Témoignage

Catherine et Michel - Témoignage

Technicien·ne participant·e au CLE
Photo de profil de Catherine et Michel
Témoignage de Catherine Estaquet (Equipe projet CLE) , technicienne de la ville de Valenciennes et de Michel Mazingue (partenaire du CLE), volontaire à ATD Quart monde Catherine : Bonjour, je suis Catherine. Je suis chargée de mission en cohésion sociale à la ville de Valenciennes. J'ai rejoint l'aventure dès le départ, car l’ACSRV avait observé l'expérimentation des "10 territoires zéro chômeur". Avec le soutien de l'agglomération et de la ville, nous avons organisé une journée régionale où nous avons pu découvrir cette expérimentation, notamment à travers un film, ce qui m’a donné envie de m’impliquer. Depuis, je fais partie du projet. Michel Mazingue : Moi, c'est Michel Mazingue. Je suis retraité du ministère de l'Équipement et volontaire à ATD Quart Monde. J'ai naturellement rejoint la démarche "Territoire Zéro Chômeur" car, à un niveau national, j'avais participé à la création de cette initiative. J'ai aussi représenté ATD au sein du Comité Local d'Emploi (CLE) après le décès de Jean-François D, qui tenait ce rôle avant moi. Question : Pouvez-vous nous parler des moments clés ou des aspects qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Michel Mazingue : Ce qui motive mon engagement dans cette expérimentation, c'est avant tout mon engagement personnel avec ATD Quart Monde. Leur principe fondamental est de redonner de la dignité aux personnes en leur donnant la parole et en les aidant à se prendre en charge. La démarche "Territoire Zéro Chômeur" correspond totalement à cette vision : permettre à des personnes éloignées de l’emploi de retrouver confiance en elles, de s’exprimer, et d’adapter le travail à leurs compétences. C’est une démarche qui vise à autonomiser les individus, en leur offrant les moyens de se prendre en charge. Catherine : De mon côté, après presque 35 ans d'engagement dans les politiques de la ville et les quartiers, j’ai rencontré de nombreux habitants ayant des compétences et des savoir-faire, souvent valorisés bénévolement dans des centres sociaux ou associations. Mais ils n’ont jamais pu en tirer un revenu. Le projet "Territoire Zéro Chômeur" offre à ces personnes l'opportunité de valoriser et de professionnaliser leurs compétences. Pour eux, c'est une chance de transformer un savoir-faire en une activité économique. Je trouve cette démarche vraiment porteuse, elle permet à des gens de se réaliser pleinement. Question : Vous avez remarqué des changements chez les personnes impliquées ? Catherine : Oui, ce qui m’a frappée, c’est l'évolution des participants. Quand j’entends aujourd’hui certains d’entre eux prendre la parole, je me dis : quel chemin parcouru ! Leur audace et leur assurance ont vraiment progressé. Il y a un sacré changement chez eux, ils osent s'exprimer avec une confiance nouvelle. On pourrait presque en faire une pièce de théâtre tant la transformation est visible ! Michel Mazingue : Oui, je peux rebondir là-dessus. Je participe à la Commission évaluation, et nous avons constaté non seulement une progression quantitative mais aussi qualitative. Ce qui ressort particulièrement, c’est la confiance en soi retrouvée. Les retours montrent aussi que cela impacte positivement les familles : l'image des parents aux yeux de leurs enfants change, ils renvoient une image beaucoup plus positive au sein du foyer. Question : Y a-t-il un moment clé dans cette expérimentation qui vous a particulièrement marqué ? Catherine : Ce qui m’a marqué, c’est la pugnacité des participants. Nous n'avons pas été habilités tout de suite, et il a fallu retravailler le projet à un moment donné. J’ai vu des larmes, des moments de découragement, mais grâce à l’équipe projet, ils ont gardé espoir. Leur détermination est incroyable. Ils n’ont jamais abandonné, malgré les difficultés, et cela montre une volonté et une résilience admirables. Michel Mazingue : Pour moi, un moment marquant a été le témoignage de François, qui présente l’atelier aujourd’hui. Il a partagé sa démarche personnelle avec une grande authenticité. Il a exprimé comment il avait retrouvé confiance en lui à travers ce projet, et cela m’a profondément touché. Question : Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ? Michel Mazingue : Je pense qu’après un an d'expérimentation positive, il est essentiel de continuer dans cette voie. Bien sûr, il y a des difficultés, mais les retours sont encourageants. Ce matin encore, les salariés ont pris la parole pour partager à la fois leurs problèmes et les aspects positifs. C’est une belle dynamique qui mérite de perdurer. Catherine : Oui, j’espère que cette démarche contribuera à transformer l’action publique en matière d’emploi. Jusqu’à présent, les institutions fonctionnaient souvent en silo, sans vraiment prendre en compte la personne dans sa globalité. Si cette expérimentation peut bousculer cet état de fait et recentrer l’action autour des individus et de leurs besoins, ce serait un changement très positif.
— Catherine et Michel

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