Bagnolet - Quartiers de la Capsulerie et de la Noue Jean Lolive - Territoire
Le territoire de Bagnolet - Quartiers de la Capsulerie et de la Noue Jean Lolive a été habilité le 21/12/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire, opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
La création de l'Entreprise à But d'Emploi (EBE) Caps Comme Noue a eu un impact significatif à Bagnolet, en redynamisant le quartier et en renforçant le tissu social local. Elle a permis de créer des emplois pour les personnes éloignées de l’emploi, leur offrant une stabilité professionnelle et un rôle actif au sein de la communauté.
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 853 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
69 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
22 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
La synthèse des différentes réponses collectées : "Un projet expérimental pour accompagner les demandeurs d'emploi des Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) vers l'insertion professionnelle en créant une synergie entre les acteurs de l'emploi du territoire et une Entreprise à But d’Emploi (EBE)".
Le projet TZCLD a été lancé à Bagnolet pour répondre aux problématiques de chômage de longue durée et d'exclusion sociale. La ville a vu une partie de sa population se retrouver en marge du marché de l’emploi. Le projet ciblait l'un des quartiers les plus difficiles et les plus pauvres d'Île-de-France, un quartier pour lequel aucun dispositif d'accompagnement social fonctionnel n'était en place.
Les répondants expriment un décalage entre une partie des offres issues du marché local de l'emploi et les profils des personnes privées d'emploi. Malgré la présence d'employeurs à Bagnolet (la dalle de la Noue, le pôle Gallieni, quelques entreprises artisanales comme Bonzini), les habitants des quartiers concernés peinent à être embauchés par ces structures.
L'équipe de la Maison de l'Emploi de Bagnolet est particulièrement citée par les répondants comme étant un acteur engagé dans le plein emploi. La démarche TZCLD est progressivement soutenue politiquement par la ville et plus précisément par l'élue à l'emploi. Les répondants parlent d'une ville avec une dynamique associative très riche mais qui manque de structures qui travaillent sur l'insertion professionnelle (service public de l'emploi pas assez présent). Ils constatent l'existence de deux Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE) sur la ville ainsi que des activités de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) sur certains métiers de la transition (cyclo-logistique, réemploi, agriculture urbaine), mais elles sont jugées comme insuffisantes au regard du contexte social de la commune.
Parmi les facteurs clés de succès identifiés par les répondants, la mobilisation de tous les acteurs du Comité Local pour l’Emploi (CLE) et des partenaires sociaux de la ville est celui qui est le plus mentionné.
Le renforcement des partenariats avec les entreprises locales et les structures d’insertion pour élargir les possibilités de formations et de passerelles vers des emplois durables apparaît également comme une condition de succès de l'expérimentation. De plus, un soutien accru des pouvoirs publics en matière de financement et de ressources logistiques pourrait permettre d'étendre les projets et de toucher davantage de personnes en situation de chômage de longue durée. Parmi les autres facteurs clés cités avec récurrence, il faut enfin retenir : une meilleure communication pour davantage faire connaître le projet, un tissu d'accompagnement social plus dense pour lever les nombreux freins à l'emploi des habitants du quartier et une stratégie immobilière ambitieuse pour pouvoir développer des activités plus productrices au sein de l'EBE.
La création de l'EBE Caps Comme Noue a eu un impact significatif à Bagnolet, en redynamisant le quartier et en renforçant le tissu social local. Elle a permis de créer des emplois pour les personnes éloignées de l’emploi, leur offrant une stabilité professionnelle et un rôle actif au sein de la communauté. Grâce à ses activités variées – boutique solidaire, café minus, ateliers, accès aux droits, services aux habitants – Caps Comme Noue répond directement aux besoins locaux en matière de services de proximité. La création de plusieurs postes a changé la vie des salariés embauchés. Les répondants insistent également sur le fait que le projet met en lumière et valorise un public "invisible" et soulignent que les activités créées apportent des services aux Bagnoletais.ses. La création de l'EBE a également favorisé la dynamique de coopération sur le quartier entre structures de l’ESS, le développement du lien social et citoyen, ainsi qu'un accès aux droits facilité notamment grâce à la permanence d'aide administrative organisée par l'EBE.
Les principales réponses concernant les succès se cristallisent autour de l'EBE : la création d'activités sur plusieurs sites comme la boutique solidaire à Bel Est qui assure la visibilité de nombreux artisans de Bagnolet, jusqu'alors inconnus, la création d'emplois pour plusieurs Bagnoletais.ses qui a un impact très significatif sur leur trajectoire sociale, le développement de la ville à travers le Café associatif "Café Minus" avec de nombreuses activités et prestations à l'attention des habitants, la prévention de la perte d'autonomie avec Bagnolia (ouverture février 2025) et plein d'autres projets pour le développement de la ville.
Concernant les principales difficultés évoquées, celles citées avec le plus de récurrence sont les difficultés sociales de certains salariés de l'EBE ce qui a un impact réel sur le quotidien opérationnel de l'EBE. L'absence de travailleur social dédié au projet pour une EBE dont les salariés vivent dans l'un des quartiers les plus difficiles d'Île-de-France est un véritable poids pour l'équipe de direction. Il est également évoqué une "lenteur" ou une "inertie" qui a considérablement retardé / décalé le lancement des activités de l'EBE. Le financement reste un autre défi majeur pour garantir la pérennité et le développement des activités. Enfin, la consolidation des parcours vers l’emploi durable : bien que l’expérimentation permette de redonner un emploi à ceux qui en étaient éloignés, les parcours vers un emploi durable en dehors de l’EBE restent encore limités. La transition vers des emplois stables dans le marché classique reste un défi, soulignant le besoin de collaborations renforcées avec les entreprises locales. Ainsi, il reste un travail à faire pour sensibiliser davantage de partenaires et de résidents aux enjeux de TZCLD, afin d’assurer un soutien élargi et une meilleure compréhension de la mission et de l’impact du projet.
1. Reconnaissance législative pérenne : Que la nouvelle loi ancre le dispositif TZCLD de manière permanente dans le droit, garantissant ainsi la continuité et l’expansion de l’expérimentation sur d’autres territoires. Une reconnaissance législative renforcée stabiliserait le financement, rassurant les structures, et facilitant l’intégration de nouveaux partenaires.
2. Financements et accompagnement renforcés : des engagements financiers accrus sont attendus pour permettre aux EBE de diversifier leurs activités, de consolider les parcours vers un emploi durable, et d’offrir des formations adaptées. Le financement est une clé essentielle pour garantir que le droit à l’emploi se concrétise au niveau local et qu’il s’inscrive dans la durée.
3. Soutien à la transition vers l’emploi classique : Il serait bénéfique que la loi prévoit des mécanismes facilitant la transition des salariés des EBE vers des emplois durables sur le marché classique, via des partenariats accrus avec les entreprises locales et des incitations à l’embauche.
4. Élargissement des activités éligibles : Afin d’adapter le projet aux besoins spécifiques des territoires, la loi pourrait étendre le champ des activités que peuvent exercer les EBE, notamment en lien avec des enjeux environnementaux ou sociaux prioritaires comme la transition écologique, l’agriculture urbaine ou les services aux personnes.
5. La question de la non-concurrence : cet aspect constitue un frein notoire au développement des structures en milieu urbain dense : l'accès au foncier étant difficile, il est beaucoup moins aisé de déployer des activités productrices qui couvrent des besoins non pourvus sur le territoire. L'EBE est ainsi contrainte de se "limiter" à de la prestation de service qui génère moins de marge, entretenant ainsi une politique de développement basée principalement sur la réponse à des appels à projets pour tenter d'équilibrer ses comptes.
En somme, cette troisième loi pourrait consolider et pérenniser l’expérimentation, en lui donnant les ressources et le cadre nécessaires pour que le droit à l’emploi devienne une réalité concrète, stable, et adaptable aux besoins des territoires comme Bagnolet.
Localisation
Bagnolet - Quartiers de la Capsulerie et de la Noue Jean Lolive est un territoire de type urbain qui s'étend sur moins de 1 km². En 2019, sa population était estimée à 4 200 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024