Le territoire de Bassin de Vie de Moulins Engilbert a été habilité le 03/10/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire, opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Le lien originel de l’équipe projet se ressent encore aujourd’hui dans la bonne entente et la collaboration efficace entre le Comité Local pour l'Emploi (CLE) et l’Entreprise à But d'Emploi (EBE). Ce partenariat se développe tant au sujet de la progression des embauches, que sur celui du développement des activités. Cette bonne entente entre CLE et EBE s’explique probablement par une vision partagée des fondamentaux du projet et par une posture mutuelle de compréhension, d’écoute et de non-ingérence.
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 300 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
55 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
46 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
« Une aventure de tous les jours, remplie de papillons » ; « Procurer à chaque demandeur d’emploi une perspective de réinsertion dans le monde du travail » ; « Une réussite humaine à l’échelle de notre territoire rural »; « Avancer tous ensemble ».
Les pionniers de la démarche sur notre territoire sont la Mairie et le Centre Social de Moulins-Engilbert. 2017 : des groupes de travail se forment. Le Conseil Départemental (CD) 58 et le Pays Nivernais Morvan rejoignent l’aventure en 2018. 2019 : Assemblée générale constitutive du Comité Local pour l’Emploi (CLE). 2021 : les quelques communes de départ autour de Moulins-Engilbert proposent une extension du territoire jusqu’à Châtillon en Bazois.
Les trois spécificités majeures de notre territoire sont la ruralité, la gouvernance associative et le fonctionnement en grappe. Notre territoire est étendu, peu peuplé et enclavé. L’emploi y est majoritairement agricole et la ruralité est une notion fortement défendue. Les problèmes de mobilité sont très présents. Il n’existe pas de groupement d’artisans/commerçants. Lors de l’atteinte de l’exhaustivité, l’Entreprise à But d’Emploi (EBE) sera la première entreprise en nombre d’emplois sur le territoire. Beaucoup de besoins sont non couverts, ce qui permet à l’EBE de proposer des activités utiles. Beaucoup de services sont en recul, ce qui peut freiner les dynamiques de parcours. La forme associative du CLE a été fortement défendue lors de la construction du projet. C’est un statut habituel et historique sur notre territoire, qui garantit une indépendance politique puissante. Cela permet de recruter plus facilement des bénévoles, de clarifier la gouvernance, l’équipe projet est directement portée par le CLE et est donc sous l’autorité directe du conseil d’administration et de son président. Enfin, notre territoire est l’un des cinq territoires habilités du département, ce qui lui confère une place originale dans l’expérimentation. Le fonctionnement en grappe permet une mutualisation des moyens et une coopération intéressante à l’échelle départementale.
Nous gardons un souvenir positif de la mise en place des ateliers de préfiguration. Notamment l’implication active des Personnes Privées Durablement d’Emploi (PPDE) dans la construction du projet. Le « noyau d’origine » des premiers embauchés a construit la charte des valeurs qui perdure encore aujourd’hui dans l’EBE. Le lien originel de l’équipe projet se ressent encore aujourd’hui dans la bonne entente et la collaboration efficace entre le CLE et l’EBE. Ce partenariat se développe tant au sujet de la progression des embauches, que sur celui du développement des activités. Cette bonne entente entre CLE et EBE s’explique probablement par une vision partagée des fondamentaux du projet et par une posture mutuelle de compréhension, d’écoute et de non-ingérence. Le travail partenarial est également noté comme une réussite, au niveau des équipes municipales, par l’implication autour des PPDE et pour le soutien à l’EBE par la commande publique. Partenariat efficace également auprès des acteurs socio-économiques du territoire, notamment par la création des commissions de suivi de parcours. Un maillage fin du territoire par l’implantation immobilière des espaces de travail et le développement d’activités de services à la population, positionnent l’EBE en tant qu’entreprise de territoire à part entière. Un des facteurs de réussite est la composition des équipes engagées, tant au niveau de l’implication des bénévoles que sur le choix des profils pour les équipes de Direction et de pilotage.
L’impact social : La progression des embauches est importante et le temps choisi chez Ô’ser (EBE du territoire) est supérieur au national. On remarque que les salariés s’inscrivent dans un parcours de santé (moins de consultations médicales pour un mal-être récurrent, mais plus de consultations ciblées). Les salariés de l’EBE sont plus visibles, identifiés comme des travailleurs et non plus comme des chômeurs : « ils font leurs courses aux mêmes heures que les autres travailleurs ». Leur posture est améliorée (estime de soi, prise en charge de leur santé, fierté de travailler, lien social avec les collègues et avec les habitants…), ce qui participe à la déconstruction des préjugés. Grâce au prêt mobilité à taux zéro proposé par l’EBE, on assiste au renouvellement du parc de véhicules des salariés. Le maintien du suivi social des salariés après l’entrée en EBE, en continuité de l’accompagnement mis en place par le CLE, est réellement bénéfique pour la réussite du parcours et pour l’ancrage dans l’entreprise.
L’impact économique : Grâce au champ des possibles sur les activités, l’EBE couvre des besoins non pourvus, développe de nouvelles activités et travaille en complémentarité des entreprises existantes. L’offre de services aux habitants est encouragée et plébiscitée. L’EBE bénéficie de nombreux retours positifs de la population. Le partenariat avec les acteurs économiques locaux est en plein essor. Le service de mutualisation des livraisons en est un bon exemple.
Le bilan est globalement positif. On note une progression du projet par à-coups, mais plutôt rapide. L’adaptation du rythme des embauches aux capacités d’absorption est un point fort de réussite sur notre territoire. La communication entre le CLE et l’EBE est efficace et constructive. La mise en place d’un partenariat territorial fort, notamment grâce aux commissions de suivi des parcours est également un point positif. Le souhait de l’EBE, pour les années à venir, est de trouver un rythme de « croisière » avec une organisation interne qui permettra de sortir de la phase de croissance avec une structuration solide. Un point de difficulté spécifique est soulevé : celui de l’implication irrégulière des gouvernances du CLE et de l’EBE, liée au fonctionnement associatif.
Les apports positifs :
La sécurisation des emplois créés.
La pérennisation des financements.
L’intégration des EBE dans le système de l’insertion professionnelle.
La légitimation de l’EBE comme un acteur de l’Emploi à part entière.
Une vision exhaustive des PPDE sur le territoire (y compris le repérage des invisibles).
La proposition d’un accompagnement individualisé et territorialisé pour chacun.
Les points à améliorer dans la troisième Loi :
L’intégration de la strate « grappe », intermédiaire entre le national et le micro-territoire dans la structuration générale.
La mise en place des périodes d’immersion systématiques en amont de l’entrée pour un accueil de meilleure qualité et une projection plus juste dans l’entreprise.
Être vigilant sur l’institutionnalisation de l’expérimentation.
Le principe de non-concurrence à clarifier.
La possibilité d’élargissement du territoire à la demande.
L’embauche de la Direction et de l’équipe préfiguratrice avant l’ouverture de l’EBE.
Une continuité de l’accompagnement (suivi de parcours après l’entrée en EBE) structurée.
La création d’un fonds de formation dédié.
De vrais moyens financiers et humains pour les CLE.
Une reconnaissance des CLE par la mise en place d’un financement dédié pour l’ensemble de ses missions.
Localisation
Bassin de Vie de Moulins Engilbert est un territoire de type rural qui s'étend sur 288 km². En 2019, sa population était estimée à 4 200 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024