Le territoire de Colombelles a été habilité le 24/11/2016. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire, opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Un facteur clef de réussite de l'expérimentation sur le territoire - "Une volonté politique forte : un président du Comité Local pour l’Emploi (CLE) et la mairie de la commune, prêts à mettre les moyens nécessaires afin d’aider l’Entreprise à But d’Emploi (EBE), notamment par la mise à disposition de locaux, de moyens humains et la consommation de prestations de services".
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
125 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
Mettre en œuvre une coordination des dispositifs d’insertion et des acteurs socioprofessionnels, par des actions et une animation commune, afin qu’aucune personne privée d’emploi ne reste sur le bord de la route.
A l’origine, la démarche TZCLD a été portée par Annie Berger, militante et Présidente de l’ARDES. Se sont rapidement associés à cette démarche ATD Quart Monde et la commune de Colombelles, par ses élus qui ont présenté la candidature du territoire.
Bassin ouvrier de l’agglomération caennaise par son usine sidérurgique, la perte de repères causée par la fermeture de celle-ci en 1993 a engendré des problématiques sociétales sur les générations successives.
En 2015, Colombelles a vu une partie de son territoire reconnu comme quartiers prioritaires en fonction des éléments suivants :
- Un taux de chômage très important : le plus fort de toute l’agglomération. Le taux de chômage, qui était de 16,2 % en 2010, était monté à 19,7 % en 2015.
- Un faible niveau de scolarisation : 75 % des Demandeurs d’Emploi Longue Durée (DELD) sont de niveau BEP-CAP et inférieur.
- Une problématique sociale de l’ordre du déterminisme, héritage d’une politique paternaliste très forte de l’usine.
Implantation de différentes zones d’activités : une zone à vocation industrielle en agroalimentaire et une zone consacrée aux activités de nouvelles technologies (Efficience).
Paradoxe de Colombelles : un effet ciseau, observé par une montée en puissance constante des exigences du marché du travail, notamment les nouvelles activités émergentes, et le profil social et de formation des Colombellois, dont une partie non négligeable est restée très affaiblie par la fermeture de l’usine.
Une offre d’insertion variée : Colombelles regroupe la majorité des structures d’insertion par l’activité économique de l’agglomération (plus d’une dizaine de supports d’activités) ainsi que des centres de formations dans le BTP, l’industrie et le commerce. Présence forte de différents services sociaux : Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), Circonscription.
- Une volonté politique forte: un président du Comité Local pour l’Emploi (CLE) et la mairie de la commune, prêts à mettre les moyens nécessaires afin d’aider l’Entreprise à But d’Emploi (EBE), notamment par la mise à disposition de locaux, de moyens humains et la consommation de prestations de services.
- Un soutien fort du Fonds d’expérimentation.
- Un maillage assez dense de professionnels de l’insertion et de l’accompagnement social sur le territoire. Richesse du terrain de l’insertion : nombreuses Structures d’Insertion par l’Activité Economiques (SIAE), Etablissements ou services d'aide par le travail (ESAT, Entreprises adaptées (EA). Présence de centres de formation ayant des formations accessibles à un public éloigné de l’emploi.
- Un groupe de travail “accompagnement dynamique” qui se tient mensuellement avec une implication forte des partenaires. Leur présence sur le territoire facilite le repérage du public, l’organisation d’actions communes et la fluidité dans les parcours.
- Un poste de chargé de mission ayant une forte connaissance des acteurs socioprofessionnels, doté d’une volonté d’être à leur écoute, ainsi que d’aller à la rencontre des entreprises et de faire en sorte que «Territoire Zéro chômeur » soit la réponse la plus adaptée à chacun : pour les personnes privées d’emploi, comme pour les employeurs en difficulté de recrutement.
- Participation des entreprises de droit commun au CLE.
- Implication des salariés de l’EBE.
- L’EBE est vue comme une entreprise de « services de Colombellois pour les Colombellois ». Un attachement fort de la population à cette notion d’entreprise de proximité et de lien social.
- Le principal changement notoire est la sortie du territoire de la Politique de la Ville au 01/01/2024.
- Le développement du lien social intergénérationnel entre salariés de l’EBE et clients. L’EBE propose un service aux personnes en perte d’autonomie, besoins auxquels les entreprises classiques ne répondent plus. Au-delà de la tarification sociale, la proximité géographique des salariés qui connaissent bien les usagers, recrée du lien social entre générations.
Pour les salariés, des changements notables dans leur vie sont à considérer :
Déménagement hors du territoire vers des logements plus adaptés à leurs besoins.
Accès à des soins de santé.
Professionnalisation : accès à la formation, évolution en termes de compétences.
Découverte de nouvelles activités professionnelles.
Création d’une nouvelle aide sociale par le CCAS : aide à l’achat de paniers de légumes récoltés par l’Entreprise à But d’Emploi.
Le taux de chômage, qui était de 16,2 % en 2010 et qui était remonté à 19,7 % en 2015, est redescendu à 14,6 % en 2021.
- Un chômage en baisse, une sortie de la Politique de la Ville au 01/01/2024.
- L’EBE est le seul employeur à accueillir sans condition d’expérience ou de diplôme une personne privée d’emploi. L’EA et l’ESAT le font aussi mais avec une obligation de reconnaissance travailleur handicapé.
- L’expérimentation a permis de formaliser une dynamique partenariale déjà présente sur le territoire.
- Les objectifs d’embauches ont été atteints car l’EBE est montée jusqu’à 92 salariés ex-PPDE (Personnes Privées Durablement d’Emploi).
- Des liens forts économiques entre l’EBE et la commune consommatrice de prestations.
- Effet d’aubaine auprès de la population : sur les premières années de création de l’EBE, des personnes ont été orientées et embauchées en première intention, alors que d’autres emplois disponibles de même calibre étaient accessibles sur le territoire. Cela a aggravé les difficultés de recrutement des autres structures du territoire. Il est donc nécessaire que dans la communication nationale et locale, l’expérimentation ne se réduise pas à CLE = EBE.
- Le CLE a manqué d'expertise sur le développement économique de l'EBE : trop de domaines d'activités non rentables ont été créés. Il faut prévoir des interlocuteurs techniques sur le sujet, au CLE ou en groupes.
- L’EBE arrive à une phase de stagnation en termes d’emplois supplémentaires à proposer. En attendant de créer de nouvelles activités (et si cela est possible), elle ne propose que des emplois suite à des départs de salariés. Or, certains postes comportent des exigences telles qu'ils ne sont pas adaptés à la grande partie du public encore en recherche d’emploi.
- Cela a engendré aussi une diminution de l’intérêt pour les partenaires d’orienter vers l’expérimentation. La nécessité de communiquer sur le fait que l’expérimentation est avant tout un moyen de suivre et d’accompagner le public vers tout dispositif d’insertion doit être davantage mise en avant.
- Des salariés de l’EBE n’ont pas réglé leurs problématiques sociales. Le Contrat à Durée Indéterminée (CDI) ne résout pas tout, et l’expérimentation ne s’arrête pas à l’embauche en EBE. Favoriser l’accompagnement sur un projet professionnel externe à l’EBE pourra permettre de relancer une dynamique d’embauche pour des PPDE en attente de solution.
- Sécuriser le fonctionnement des Territoires Zéro chômeur afin de pouvoir se projeter sereinement sur du long terme.
- Sanctuariser les critères d’accès relativement souples pour les PPDE (1 an de privation d’emploi et 6 mois sur le territoire).
- Apporter une harmonisation des pratiques des comités locaux pour l’emploi. Apporter un cadre rassurant.
- Sécuriser le financement du dispositif.
- Prévoir une aide de l'Etat pour les territoires (équipe projet) sous condition de produire un résultat en termes quantitatifs et qualitatifs (nombre d'actions mobilisant les différents acteurs de l’emploi, par exemple, nombre d’orientations vers l’emploi ou actions d’accompagnement). Cette aide permettant de financer un poste et une action d’accompagnement (par exemple : 100 euros par personne intégrée en tant que volontaire sur l'outil ETCLD).
- Avis de la Direction de l'Economie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) : nécessité d’un bon fléchage du public. Orienter les PPDE vers l’EBE en première intention a occasionné un appauvrissement du dispositif, lorsque celui-ci n’a plus été en capacité d’accueillir de nouvelles personnes.
- Faire évoluer le vocabulaire : ne plus parler de volontaires « en attente d’entrer en EBE », mais de « PPDE en attente de solution vers un emploi pérenne ».
- Renforcer les pouvoirs du Fonds ETCLD vis-à-vis des territoires et des EBE :
Soumettre les business plans de nouvelles créations d’activités au Fonds ETCLD pour expertise technique avant validation par le CLE.
Intervention du Fonds dans le cas de l'atteinte d'un seuil de licenciement par l'EBE trop important (alerte).
Prévoir un accompagnement des territoires où l'EBE est en difficulté d’embauche.
Mise sous tutelle du Fonds pour une EBE en difficulté de gestion ou ne répondant pas aux obligations de communications d'informations.
- Organiser un suivi de l’évolution des salariés de l’EBE. Prévoir un poste de conseiller socio-professionnel, également financé, chargé aussi du suivi des motifs de départ de l’EBE, notamment en cas d’augmentation de licenciements.
Localisation
Colombelles est un territoire de type urbain qui s'étend sur 7 km². En 2019, sa population était estimée à 6 400 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024