Territoire

Lyon 8 - la Plaine Santy - Territoire

Le territoire de Lyon 8 - la Plaine Santy a été habilité le 03/06/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire, opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Le projet est un « laboratoire » qui a permis de tester de nouvelles choses, de nouvelles manières de faire, et qui pourra inspirer certains dispositifs ou politiques publiques. La place des personnes privées durablement d’emploi dans le projet est intéressante de ce point de vue : les personnes concernées par le chômage de longue durée sont au cœur du projet, associées à toutes les décisions. Cela est une réussite pour le projet.

Les chiffres clés

500 personnes
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 500 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
72 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
38 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date

Les graphiques

Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description

La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).

3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :

  • La privation totale d'emploi
  • La privation partielle d'emploi
  • La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…

La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.

Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.

Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description

Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description

Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Le bilan du territoire

Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
la mise en œuvre d’un projet de retour à l’emploi digne et durable, porté par l’ensemble des parties prenantes du territoire. Ce projet permet l’accès au travail à temps choisi pour ceux qui sont volontaires et très éloignés d’un emploi stable.
Le projet TZCLD vient initialement d’une volonté politique : La Ville de Lyon a souhaité avoir un TZCLD et a fait appel à l’association ALLIES pour porter une équipe projet en charge de la candidature. Très vite, ATD Quart Monde, présent dans le quartier, a ajouté sa « patte » au projet construit localement. Le groupe des habitants (dit groupe « porteur ») a été mobilisé dès les premières semaines.
Initialement, peu d’éléments faisaient du territoire un territoire engagé pour le plein emploi volontaire : pas de collectifs d’habitants sur Paul Santy, une Politique de la Ville qui peinait à être en lien avec les habitants, un vivre ensemble difficile au sein d’un Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) très enclavé, une rupture fréquente des personnes privées d’emploi avec les institutions (notamment France Travail), et peu d’emplois créés au sein des entreprises locales. Cela dit, la préparation de la candidature était concomitante avec l’arrivée de plusieurs acteurs de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) sur le quartier, ce qui a facilité la dynamique et les partenariats. De plus, le territoire pouvait compter sur des acteurs de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE) comme Eurequa et associatifs (Centre social, ATD Quart Monde, Secours Catholique), dynamiques sur le quartier. Progressivement, la dynamique s’est installée et a permis de créer un Comité Local pour l’Emploi (CLE) actif. La variété et la complémentarité des acteurs engagés au sein de la démarche sont à souligner.
- Un soutien politique et institutionnel fort. Le fort soutien politique et les moyens alloués sont un élément central dans la réussite du projet. Cela a facilité un grand nombre d’éléments : investissements, mises en relation, visibilité du projet. -Un CLE actif et animé par une équipe projet dynamique. Le CLE est resté un lieu d’échanges, une instance dynamique et participative, même après l’habilitation du TZ. Cela est dû en partie à l’équipe projet, qui anime cette instance régulière. Par ailleurs, les nombreux liens faits entre les acteurs de l’emploi, les habitants, etc. sont un « pendant » du CLE et contribuent à la réussite du projet à l’échelle locale. -L’implication des habitants dans l’expérimentation. Dès le début, des habitants ont été associés à la démarche et ont constitué le groupe « porteur ». L’enjeu post-habilitation était de maintenir la dynamique insufflée avec ce premier groupe. Un collectif d’habitants privés d’emploi a été recréé et se réunit régulièrement, autour de thématiques liées à l’emploi mais pas uniquement. Avec ce groupe, les Personnes Privées Durablement d’Emploi (PPDE) se rencontrent et mènent des projets annexes (ex :podcast). Cet espace est un espace de redynamisation et de (re)socialisation. -Une vision partagée CLE/Entreprise à But d’Emploi (EBE). En étroite collaboration, CLE et EBE souhaitent respecter les principes clés de l’expérimentation (embauche sans sélection notamment). L’EBE et le CLE souhaitent créer des emplois lorsque toutes les conditions sont réunies (un collectif stabilisé, suffisamment d’activités).
Avant tout, la création d’une EBE a eu un impact sur les parcours des personnes y étant passées : sentiment d’utilité et restauration de la confiance en soi, sentiment d’appartenance fort à un projet (et au quartier), sentiment de fierté de contribuer à ce projet innovant. La création de l’EBE a permis à des personnes exclues de notre société d’y retrouver une place, grâce à l’emploi. Sur le territoire, les impacts de la création de l’EBE sont de plusieurs ordres : - Evolution de l’image de l’EBE dans le quartier. L’EBE a dû « faire ses preuves » auprès des habitants pour montrer son utilité et sa « fiabilité ». Après deux ans, l’EBE semble bien acceptée dans le quartier  et le bouche-à-oreille fonctionne. - Contribuer à changer de regard sur le quartier et sur ses voisins. Le TZCLD de la Plaine Santy réunissait deux quartiers qui ont des typologies d’habitants différents et qui, historiquement, ne communiquaient pas. Créer un TZCLD (et a fortiori une EBE) réunissant des salariés des deux quartiers a contribué à faire changer de regard les salariés sur leurs propres voisins. Un « vivre ensemble » est rendu possible grâce au travail au sein d’une même entreprise. - Redynamisation sur le territoire. De nombreuses activités (atelier d’autoréparation de vélo, friperie, ludothèque, etc.) ont été créées pour renforcer la cohésion sociale et agir pour la transition écologique. Ces activités ont un impact direct sur le bien-être des habitants et sur la vie sociale du quartier.
Le bilan est positif pour les raisons citées ci-dessous : engagement collectif, forte implication politique, moyens mis en œuvre, impact sur le territoire en termes de cohésion sociale, impact de la reprise d’un emploi pour les personnes ayant connu le chômage de longue durée, etc. Le projet est un « laboratoire » qui a permis de tester de nouvelles choses, de nouvelles manières de faire, et qui pourra inspirer certains dispositifs ou politiques publiques. La place des personnes privées durablement d’emploi dans le projet est intéressante de ce point de vue : les personnes concernées par le chômage de longue durée sont au cœur du projet, associées à toutes les décisions. Cela est une réussite pour le projet. Une autre réussite du projet est le fait de continuer à aller chercher les personnes les plus exclues et éloignées de l’emploi (durée moyenne de privation d’emploi au sein de l’EBE : six ans). Plusieurs difficultés ont été rencontrées dans la mise en œuvre du projet : - La stratégie d’exhaustivité élaborée et inscrite dans le dossier de candidature était (très) ambitieuse. De fait, le nombre de créations d’emplois et de retours à l’emploi via la dynamique partenariale est en-deçà des objectifs fixés initialement. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela : o Difficulté à mobiliser massivement des personnes concernées par le chômage de longue durée : malgré les efforts fournis, l’équipe projet peine à mobiliser plus largement les personnes privées durablement d’emploi ; o Jusqu’à présent, l’exhaustivité à court terme reposait principalement sur l’EBE. En 2024, l’EBE du territoire n’a pas pu créer beaucoup d’emplois, fautes d’activités. L’exhaustivité doit reposer sur d’autres piliers que les créations d’emplois en EBE. o Le nombre de retours à l’emploi (en Contrat à Durée Indéterminée (CDI)) hors EBE est faible. Les entreprises doivent être davantage sensibilisées et incitées à embaucher différemment. o La faiblesse de notre réseau de partenaires économiques n’aide pas à créer des ponts et des embauches hors EBE. o La faible solvabilité des habitants du quartier limite la portée de certaines des activités de l’EBE (notamment la conciergerie de quartier et les services de proximité).
Plusieurs visions existent au sein de notre Territoire sur la troisième loi. Dans la première vision, une généralisation de l’expérimentation serait souhaitable (sous réserve de démonstration des bénéfices de celle-ci). Un « droit à l’emploi » pourrait être mis en place par et pour tous les territoires qui le nécessiteraient. Les tenants de « l’autre » vision, plus prudente, pensent que nous ne sommes pas encore mûrs pour un élargissement du dispositif. Dans ce cadre, TZCLD devrait rester sur une dynamique expérimentale pour continuer à faire des preuves et prouver des hypothèses. Nous pouvons tout de même souligner quelques éléments sur lesquels le Comité Local semble avoir fait consensus et qui pourraient être discutés dans le cadre d’une 3ème loi : -Définir la privation durable d’emploi autrement que par des critères administratifs ; -Le CDI est un outil efficace pour les personnes durablement exclues ; -Le CLE, soutenu par les élus qui le président, a un rôle de sensibilisation/pédagogie auprès des entreprises, pour embaucher différemment -Assouplir la notion de supplémentarité en milieu urbain, pour faciliter la création d’embauches au sein d’EBE (à discuter) ; -La coopération entre les acteurs du CLE semble déterminante pour atteindre l’exhaustivité ; -Renforcer l’accompagnement et le parcours vers l’emploi en dehors de l’EBE : aider les personnes qui souhaitent sortir de l’EBE à trouver les ressources et les contacts nécessaires pour se projeter hors de l’EBE (notamment pour les EBE urbaines).

Localisation

Lyon 8 - la Plaine Santy est un territoire de type urbain qui s'étend sur moins de 1 km². En 2019, sa population était estimée à 6 700 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024
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