Territoire

Métropole Européenne de Lille - Tourcoing - Territoire

La mise en œuvre de l’expérimentation amorcée sur le triangle Menin depuis huit ans se poursuit en visant l’exhaustivité d’ici 2026, grâce à l’engagement d’un « beau collectif d’acteurs » avec les deux piliers que sont le Comité Local pour l'Emploi (CLE) et l’Entreprise à But d'Emploi (EBE), « coéquipiers et coresponsables »

Les chiffres clés

260 personnes
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 260 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
37 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
60 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date

Les graphiques

Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description

La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).

3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :

  • La privation totale d'emploi
  • La privation partielle d'emploi
  • La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…

La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.

Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.

Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description

Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description

Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Le bilan du territoire

Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
"Retrouver sa place dans la société.  Une superbe initiative. Une opportunité de se reconstruire. Des habitants acteurs de leur projet et de leur territoire. Valoriser les personnes. Une belle dynamique locale. Redonner confiance en soi et en l’avenir. Un élan collectif contre la précarité sociale"
La Métropole Européenne de Lille (MEL) a porté la candidature à l’expérimentation avec la mobilisation de deux territoires volontaires, Loos et Tourcoing. L’Entreprise à But d’Emploi (EBE) La Fabrique de l’Emploi ouvre en 2017 après un travail de co-construction par les partenaires locaux, les habitants et des bénévoles d’ATD Quart Monde. Après la spécificité d’un pilotage MEL de l’expérimentation, il est désormais assuré à l’échelon local, chaque Ville présidant le Comité Local pour l’Emploi (CLE).
Le Triangle Menin/Phalempins, l’un des  quartiers les plus denses de la MEL, est caractérisé par un habitat majoritairement ancien, dégradé et composé d’un tissu économique peu employeur. Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) depuis plus de 20 ans vu la précarité urbaine et sociale, le chômage de longue durée y est plus élevé qu’au niveau national malgré l’intervention publique. Cette privation d’emploi s’accompagne de nombreux freins (charges familiales, âge, santé, handicap,…) générant un public isolé, fragile, hors radar et difficilement mobilisable. Les acteurs de l’emploi et de l’insertion au service du projet du territoire travaillent main dans la main, autrement et en complémentarité, créant de nouvelles formes d’accompagnement social et professionnel « sur mesure et sans couture » pour ces chômeurs de longue durée volontaires. Ils leur proposent de co-construire leur parcours emploi-insertion-formation le plus adapté à leur situation et leur envie, en lien avec les entreprises locales, les structures de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) et de l'Insertion par l’Activité Economique (IAE). La Fabrique de l’emploi est l’une des alternatives pour sortir du chômage ; elle est la réponse pour les plus éloignés de l’emploi, notamment les femmes et les seniors, vu leur vécu (pas d’emploi pour tous), leurs attentes (un Contrat à Durée Indéterminée (CDI), un collectif face à leur isolement) et leurs freins (polyvalence, temps choisi), en donnant le temps de se reconstruire et d’envisager un avenir professionnel et personnel.
Les indispensables pour la mise en œuvre du droit à l’emploi : la complémentarité et la coopération entre tous les acteurs engagés dans ce « marathon » sur notre territoire habilité fin 2016. Un maillon essentiel pour maintenir cette dynamique : le CLE, piloté et animé par la Ville avec une équipe projet structurée (chef de projet, chargé de mission, Conseiller·ère en Insertion Professionnelle (CIP), médiatrice emploi) coordonnant le comité de mobilisation (France Travail, Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), Mission Locale, Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), Département, Cap Emploi) et faisant l’interface avec l’EBE. Le déploiement du projet auprès du public privé d’emploi continue avec les actions d’information (Réunions d’informations collectives, permanences, événements sur le quartier avec l’EBE) et un accompagnement personnalisé. La mobilisation s’essoufflant pour capter au maximum les habitants sans emploi, la médiatrice emploi a engagé un porte-à-porte pour « aller vers » le public hors radar, « passé à travers les mailles du filet». Des efforts restent à faire pour pallier l’insuffisance de la connexion de l’expérimentation avec les entreprises locales et les structures de l’IAE et de l’ESS.
La Fabrique de l’emploi est le « démonstrateur » de la dynamique partenariale du territoire sur lequel les acteurs s’appuient pour mobiliser le public privé d’emploi et les partenaires économiques. Elle démontre aussi la possibilité de créer autrement des emplois utiles de proximité et d’embaucher durablement sans condition. Son impact le plus significatif concerne avant tout ses salariés, fiers de faire un travail valorisant et de rendre service dans leur quartier. "Une confiance en moi et en l’avenir" « La fabrique m’a réparé ». Ils sont aussi, en témoignant, de « vrais ambassadeurs de l'expérimentation. L’EBE offre aux habitants des services de proximité à des tarifs solidaires (friperie, épicerie solidaire, atelier couture, recyclerie, transport, petits travaux), tout en recréant du lien social. L’impact sur la redynamisation du quartier reste toutefois peu perceptible. Pour les volontaires, l’EBE représente souvent un « CDI à portée de main », mais fait partie avant tout de la palette de solutions s’offrant à eux pour leur insertion professionnelle. Le collectif des partenaires du projet a conscience des efforts de communication à faire vu le déficit encore trop important de la connaissance globale du projet. Ces efforts doivent être intensifiés auprès des habitants,  des acteurs économiques, dans le but d’une meilleure connaissance du projet TZCLD et de l’EBE des habitants, mais aussi des acteurs économiques, du projet TZCLD et de l’EBE. Ceci est indispensable pour rebooster la mobilisation des habitants et le développement des activités de l’EBE.
La mise en œuvre de l’expérimentation amorcée sur le triangle Menin depuis huit ans se poursuit en visant l’exhaustivité d’ici 2026, grâce à l’engagement d’un « beau collectif d’acteurs » avec les deux piliers que sont le CLE et l’EBE, « coéquipiers et coresponsables » Aujourd’hui, l’expérimentation dans les faits, c’est la création de 44 emplois par la Fabrique de l’Emploi, la seule EBE sur notre territoire, cette « entreprise pas comme les autres » procurant un emploi digne et un mieux-être social à des habitants restés longtemps exclus du marché du travail. L’autre effet de l’EBE : celui d’être mobilisateur auprès du public privé d’emploi et des acteurs économiques. La poursuite de l’expérimentation peut reposer sur des points forts : une dynamique locale réimpulsée en 2022 après des difficultés dans l’animation du CLE, doté désormais d’une ingénierie territoriale organisée, des solutions d’accompagnement sur mesure de retour à l’emploi du public volontaire et d’ un parcours de formation à l’entrée en EBE. Elle exige aussi d’avoir une capacité collective à améliorer les conditions de réussite d’un projet parfois malmené, comme lorsque l’EBE traverse en 2024 une période financière délicate l’obligeant à geler les embauches : * Intensifier les mises en relation entre l’EBE et les acteurs économiques locaux pour multiplier les conventions de partenariat, mais aussi pour accompagner les salariés souhaitant sortir de l’EBE ; * Renforcer la connexion des structures de l’IAE et de l’ESS à l’expérimentation afin de créer une réelle complémentarité de l’offre d’insertion aux habitants privés d’emploi. Leur participation au CLE, ainsi que celle des acteurs économiques est souhaitée. Leur coopération est aussi attendue pour réfléchir au développement de nouvelles activités par l’EBE ; *  Améliorer la promotion de l’EBE et son offre de services, trop méconnue des habitants et du monde économique ; *  Relancer la mobilisation du public en privilégiant une action plus volontariste avec un porte-à-porte pour capter les hors radar ; *  Remettre les habitants au cœur du pilotage ; Un point de vigilance : le développement des activités, l’expansion des embauches peuvent engendrer une crise de croissance de l’EBE.
Au regard du bilan de l’expérimentation sur notre territoire faisant partie des dix premiers territoires habilités, du chemin parcouru et restant à parcourir, il paraît indispensable que cette 3ème loi permette la poursuite et la pérennisation de ce qui a été entrepris avec la dynamique locale. *En priorité, pérenniser la Fabrique de l’Emploi et sauvegarder l’emploi de ses salariés ; *Garantir le maintien de financements pour consolider le modèle économique de l'EBE ainsi que sa capacité à créer des emplois supplémentaires et à contribuer à la baisse du chômage de longue durée ; *Préserver les activités de l’EBE peu rentables vu la tarification solidaire (épicerie solidaire, friperie, services aux habitants), mais importantes vu la plus-value sociale générée dans le quartier (exemplaire lors de la crise sanitaire). La 3ème loi suscite la nécessité de se requestionner sur le périmètre territorial, le pilotage à l’échelle locale, le financement de l'ingénierie et la territorialité des activités. Des souhaits, des avis :  « Une 3ème  loi pour la prolongation à minima pour les territoires déjà habilités et les EBE créées»,  « Que chaque territoire puisse inventer sa façon d’expérimenter, conserver ses spécificités locales », « Une approche d’amélioration continue ». Même si la 3ème loi suscite des inquiétudes notamment à propos du financement, la perspective du droit à l’emploi pour toutes et tous fait consensus.

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