Le territoire de Paris 13 a été habilité le 24/11/2016. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Une illustration de l'engagement du territoire de Paris 13 : L’installation durable d’une manière de « faire et d’innover ensemble » à l’échelle du territoire pour développer de manière collaborative des solutions locales créatrices de valeur et d’emploi qui consolident l’ambition d’un droit à l’emploi effectif pour tou.te.s.
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 330 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
42 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
115 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
L’expérimentation à Paris 13, ce sont huit ans de coopération territoriale ayant permis l'émergence de solutions innovantes aux enjeux locaux tout en renforçant la cohésion sociale et en créant des opportunités d’emploi avec et pour les personnes qui en étaient durablement privées.
Le point de départ est une volonté politique de la Ville de Paris et de la Mairie du 13e : abordée comme un projet de développement social et territorial, la démarche TZCLD a été saisie pour répondre aux importants enjeux d’emploi de deux quartiers prioritaires situés aux franges, tout en faisant levier sur leur désenclavement et cohésion. C’est cette vision qui fédère les acteurs du territoire.
Cela fait huit ans que des coopérations opérationnelles sont en place pour organiser que tout.e habitant.e des quartiers prioritaires, Bédier-Boutroux et Oudiné-Chevaleret, en situation durable de privation d’emploi, puisse faire valoir son droit à l’emploi et être accompagné.e jusqu’à accéder à un emploi stable et adapté, quelle que soit sa durée d’éloignement du marché du travail (3,2 ans en moyenne à Paris 13) par-delà ses contraintes (santé, maîtrise de la langue, charges familiales).
La vivacité de ces coopérations est l’illustration de l’engagement du territoire, avec :
› Une action partenariale sans discontinuité s’appuyant sur la Mairie du 13e, les partenaires locaux et de l’emploi pour maintenir un effort continu d’information mêlant canaux institutionnels, aller-vers et communication de terrain (un rythme annuel de 40 personnes informées pour un total de 322 personnes rencontrées), qui ne faiblit pas bien que l’exhaustivité soit quasi-atteinte ;
› Le maintien dans le temps des moyens opérationnels dédiés par les partenaires de l’emploi pour proposer à chaque volontaire un accompagnement sur-mesure, ajusté et enrichi au fil des ans, grâce à une mobilisation d’un réseau de partenaires sans cesse élargi ;
› L’installation durable d’une manière de « faire et d’innover ensemble » à l’échelle du territoire pour développer de manière collaborative des solutions locales créatrices de valeur et d’emploi qui consolident l’ambition d’un droit à l’emploi effectif pour tou.te.s.
Plusieurs facteurs font la réussite du projet :
› La continuité du soutien de la Mairie du 13e et de la Ville de Paris qui, depuis le démarrage du projet, sécurise le cadre du déploiement opérationnel de la démarche sur le territoire. Cela se traduit autant par le financement de l’ingénierie opérationnelle du Comité Local pour l’Emploi (CLE) que par l’effort de facilitation continue en soutien du développement de l’Entreprise à But d’Emploi (EBE) 13 Avenir ;
› La solidité des partenariats tissés avec les partenaires de l’emploi, qui agissent de manière articulée et concertée pour accompagner chaque volontaire jusqu’à une solution adaptée en « travaillant différemment, en sachant moduler les propositions pour accompagner chacun.e selon ses besoins » ;
› Le dynamisme et la qualité du projet de l’EBE qui, dans le 13e, est le socle de la stratégie pour bâtir le droit à l’emploi : c’est à la fois, une capacité à faire émerger, de manière collaborative, des activités créatrices d’emploi bien insérées dans le tissu local qui valorisent pleinement la créativité, l’expertise et les compétences de leurs équipes et une attention portée à l’intégration de chaque volontaire et à la qualité du cadre de travail proposé ;
› La coordination fluide entre le CLE et l’EBE qui permet, depuis huit ans, un alignement autour d’objectifs partagés, des ajustements chemin faisant fondés sur le partage transparent des enjeux de chacun, une gestion anticipée des risques et une action partenariale efficace alliant les forces et compétences de chacun.e.
L’impact est protéiforme :
Pour les habitant.e.s en situation de privation d’emploi, c’est d’abord la possibilité concrète et adaptée d’accéder à un emploi stable et adapté grâce à l’embauche non sélective et au cadre que propose l’EBE : « la proximité, le temps choisi que ce soit pour des questions familiales ou des problèmes de santé, c’est essentiel en fait » ; « l’absence de discrimination, accueillir quel que soit le parcours, l’âge, le français ou le niveau de qualification » ; « le Contrat à Durée Indeterminée (CDI), c’est une sécurité à laquelle je ne croyais plus ».
C’est aussi un levier pour sortir de l’invisibilité en contribuant à l’amélioration de son quartier. Être abordé.e dans sa capacité à agir sur son territoire est vécu comme transformateur : les équipes font état des changements de regards et de la confiance qu’apporte le sentiment d’avoir un impact sur son quartier. Cela se double d’un puissant sentiment d’appartenance à son territoire : « c’est plus qu’un quartier lambda, c’est devenu mon quartier lambda ».
Dans le quartier, l’impact de l’EBE se traduit par l’ouverture de lieux nombreux qui maillent le territoire, apportent des services qui « améliorent le quotidien des habitant.e.s, favorisent l’entraide, et renforcent la cohésion dans le quartier » et ravivent « la solidarité de voisinage »
Pour les partenaires enfin, la coopération avec 13 Avenir, tournée vers l’action, est un levier pour bâtir des solutions sur mesure en réponse à leurs besoins et aux enjeux du quartier.
Huit ans d’expérimentation ont démontré toute la pertinence de la démarche en quartier prioritaire où, au-delà d’apporter une réponse efficace au chômage de longue durée, elle dynamise le territoire et y renforce la cohésion sociale :
En huit ans, les deux tiers des volontaires (140 personnes) se sont réinscrits dans une dynamique d’emploi ou de formation : parmi eux, 110 ont signé un CDI au sein de l’EBE. Marque des territoires de la 1ère phase, l’EBE a été l’outil central du territoire pour sécuriser l’accès à l’emploi des volontaires : même huit ans après, elle continue à mobiliser : d’abord parce qu’elle part des personnes elles-mêmes et s’attache à construire des postes qui tiennent compte des réalités de la personne et réouvrent les possibles, mais aussi parce qu’elle donne du sens et de la valeur au travail : « vraiment travailler pour son quartier, ça change tout, parce qu’on se sent investi, responsable, c’est ça qui est important » ; « Ça m’apporte beaucoup d’être utile. On peut trouver des solutions et avancer ensemble, c’est cool ».
Ce sont aussi des trajectoires individuelles qui se sont affirmées avec des salarié.e.s qui ont repris confiance et se sentent suffisamment outillés pour envisager des mobilités professionnelles : « on se rend compte qu’on peut postuler à des emplois qu’on n’aurait pas brigués » ; « J’espère pouvoir trouver autre chose dans ce que je fais ». Ces dernières se sont d’ailleurs accélérées depuis 2021 avec à date, avec une dizaine de CDI signés hors EBE.
Sur le territoire, TZCLD joue un rôle de catalyseur et autorise à agir en laboratoire : « ça a bousculé un peu les modes de faire, les institutions […]. L’avantage de l’expérimentation, c’est qu’on peut se mettre tous autour de la table et se dire, on va y aller » ; « une manière de faire et d’innover ensemble à l’échelle d’un territoire en alliant les forces et les compétences ».
Le bilan, c’est enfin le constat de liens renforcés : « ça a permis de créer des ramifications dans le quartier » ; « un lien de confiance renoué parce que l’institution est incarnée » ; « à travers la création d’activités utiles par et pour les habitant.e.s ». Une manière nouvelle de faire quartier.
Pour les membres du Comité Local pour l’Emploi de Paris 13, la 3e loi serait d’abord synonyme de sécurisation de l’existant avec :
› la réaffirmation de l’inconditionnalité de l’accès à la démarche ;
› une stabilisation des conditions de financement des emplois supplémentaires créés ;
› la pérennisation des caractéristiques des emplois créés qui se révèlent être les leviers principaux de la sécurisation des parcours et de l’accès à l’emploi : « le CDI et la proximité » ; « le temps choisi » ; « l’absence de sélection à l’embauche »
Une telle consolidation du cadre pourrait apporter la stabilité et les sécurités nécessaires pour poser sereinement la possibilité d’étendre le périmètre géographique du projet, maintenant que le territoire a quasiment atteint l’exhaustivité, pour se rapprocher du « territoire de vie » (dépasser la limite administrative du Quartier Prioritaire de la Ville (QPV)) tout en « étant vigilant à ne pas perdre la proximité, la force de la relation de voisinage, l’échelle qu’on maîtrise » .
Plus largement, la 3e loi devrait permettre de dépasser le cadre expérimental pour installer durablement la logique d’une gouvernance territoriale du droit à l’emploi.
A l’échelle de Paris 13, cela demanderait de :
› Faire vivre la culture et les dynamiques de coopération en continuant à faire émerger de nouveaux projets concrets et partagés en faveur de l’emploi et de l’innovation sociale.
› Engager les entreprises pour partager la responsabilité des recrutements locaux.
› Questionner la place de l’EBE dans la palette des solutions mobilisables qui permettent de garantir un droit à l’emploi effectif en sécurisant pour chacun.e l’accès à une solution qui répond à ses besoins, ce qui appelle une réflexion sur la spécificité des modèles, l’analyse de leur complémentarité et de leur accessibilité réelle au regard des contraintes des personnes privées durablement d’emploi.
Enfin, au-delà de Paris 13, on peut s’interroger sur les leviers qui ont permis, via l’EBE, un retour à l’emploi de personnes qui jusque-là étaient sans solution et travailler à la diffusion des innovations auprès des employeurs locaux pour aller vers des pratiques de recrutement et de management plus inclusifs.
Localisation
Paris 13 est un territoire de type urbain qui s'étend sur moins de 1 km². En 2019, sa population était estimée à 3 300 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024