Le territoire de Pays de Colombey-sud-Toulois a été habilité le 24/11/2016. Au 1er janvier 2025, le CLE compte 2 entreprises à but d'emploi sur son territoire opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Il existe une très forte convergence entre tous les partenaires, pour « aller vers » et pour « agir ensemble ». Le projet TZCLD est pleinement inscrit au sein des dynamiques territoriales… et y contribue fortement.
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 525 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
21 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
121 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
Nous ne sommes plus en expérimentation : « Zéro chômeur » est entré dans l’ADN de notre territoire. Notre identité socio-économique comprend la dynamique « Zéro chômeur ».
Ce serait insensé de ne pas poursuivre cette dynamique : ce serait comme un renoncement à ce qu’on est devenu sur le territoire.
Un territoire de développement local. Une mobilisation politique, partenariale et citoyenne. Parmi les citoyens mobilisés : l’association Les tailleurs de bouleau créée en 2015 par les personnes privées durablement d’emploi. Recommandation pour la 3e loi : la quadruple association (politique/partenariale/citoyenne/privés d’emploi) autour de l'objectif est déterminante. Le véritable chemin se fait en marchant, ensemble.
Cela fait dix ans (juillet 2014) que les premières pierres TZCLD ont été posées sur ce territoire très rural, connu de longue date pour sa capacité d’innovations et de partenariat marqué par Michel Dinet. Ce qui était un défi, voire une utopie, est devenu une mobilisation permanente et outillée. Nous sommes durablement en régime mobilisation générale.
Territoire qui a perdu des employeurs historiques (scieries, Kléber à Toul…).
Territoire de projets divers (beaucoup d’associations culturelles et d'éducation populaire, troupes locales de théâtre, etc…).
Territoire sur lequel le politique soutient ou porte beaucoup d’initiatives de développement : Établissement ou Service d’Aide par le Travail (ESAT), maison de retraite, transports avec implication des habitants, développement économique local, chantiers d’insertion, puis TZCLD…
Les caractéristiques déterminantes ont été la mobilisation citoyenne et politique : capacité des élus de fédérer au-delà des élus, tant eux-mêmes sont impliqués dans la plupart des rouages et projets locaux.
Un état d’esprit existe de longue date : « Si nous le voulons, nous pouvons le faire » !.
Recommandation pour la 3e loi et l’avenir : tout territoire TZCLD potentiellement nouveau devrait pouvoir trouver un soutien externe, s’il le souhaite, pour aider les 4 forces (politiques, partenariales, citoyennes et privés d’emploi) à se fédérer, à co-construire et s’engager ensemble, à s’approprier leur chemin. Et ce, quelles que soient les caractéristiques objectives du territoire.
Les facteurs clefs sur le chemin qui conduit à l'objectif Zéro chômeur de Longue Durée sont :
- Des positionnements robustes et bien articulés entre le Comité Local pour l’Emploi (CLE), l’équipe projet, le Conseil d’Administration de l’Entreprise à But d’Emploi (EBE) et les opérationnels de l’EBE. C’est le cas aujourd’hui.
- Aller vers les personnes privées durablement d’emploi, toutes, que ce soit en amont (prise de contact et recherche de solutions emploi en EBE ou ailleurs), au sein de l’EBE employeuse avec de réelles pratiques d’intégration de tous, et aussi en aval : faire tout ça avec le professionnalisme qui permet de toucher tout le monde, de donner envie, en conjuguant des actions personnelles et collectives, sans stigmatisation.
- Faciliter la participation des personnes à la vie du territoire, au-delà de l’EBE. Aller vers tous les partenaires dans une logique de « CLE ouvert », qui prenne en compte les logiques propres de chaque organisme public, parapublic, privé, dont les entreprises, car c’est tout le tissu local qui doit contribuer et bénéficier d’être un territoire TZCLD. La qualité de ce qui se vit en EBE : ne pas laisser la direction s’isoler, viser une excellente organisation, qualité d’intégration et de vie au travail, politique d’investissements, professionnalisme dans les produits et services vendus… Recommandation : avoir une culture de recherche de qualité à tous les niveaux. Avoir une analyse globale de l’expérimentation, c’est-à-dire à l’échelle du territoire (pas uniquement EBE) qui intègre les dimensions économiques, humaines, sociales et environnementales.
L’impact des EBE le plus fort, économiquement et culturellement, c’est le double changement des faits de vie et des représentations mutuelles:
Des employeurs du territoire embauchent des personnes qu’ils n’auraient pas embauchées. Ils font confiance aux personnes parce qu’ils ont tissé des relations de proximité avec l’équipe projet.
Des filières économiques sont soutenues, voire revitalisées (la laine des moutons, le bois, la filière apicole …).
Le regard sur les personnes anciennement privées durablement d’emploi devient positif : à travers le « beau » qui est produit (des fauteuils retapissés, des salariés qui jouent une pièce de théâtre…), ce sont les personnes qui sont regardées autrement, qui sont reconnues.
Chaque salarié qui travaille apporte une autre image d’elle / de lui à sa famille, à ses proches : le moral remonte, les enfants sont plus enthousiastes, l’isolement et ses conséquences négatives diminuent. Pour les plus isolés, les EBE ne ferment jamais, surtout pendant la semaine de Noël.
Certains salariés, une fois passés par l’EBE, ont la force et les compétences d’aller travailler ailleurs : ils enrichissent le tissu local. Parmi les salariés qui restent durablement dans l’EBE : leur présence et leur travail, même subventionné, ne pénaliseront jamais le marché du travail et leur permettent d’apporter une richesse au territoire, et de gagner en dignité.
Recommandation : mettre en place des outils pour une mesure globale de l’impact de TZCLD et des EBE.
Après dix ans, le nombre de personnes privées durablement d’emploi a diminué. Au lancement opérationnel de la première EBE, plus de 100 personnes étaient repérées comme volontaires. Aujourd’hui, alors que la recherche des privés d’emploi « officiels et invisibles » est réalisée avec méthode, ce sont une vingtaine de personnes qui sont repérées. L’option initiale du projet TZCLD, « embaucher toute personne privée d’emploi qui le souhaite », reste insuffisamment intériorisée et voulue par les salariés, car en milieu rural, on se connaît et le regard négatif sur certaines personnes reste parfois tenace, même si le regard sur les chômeurs a évolué sur le territoire.
Les anciens privés d’emploi : à ce jour (en octobre 2024) ce sont plus de 227 personnes qui sont sorties de la privation d'emploi dont 80 en EBE. Elles ont pu montrer leurs aspirations profondes : créer des liens, montrer leurs compétences, exercer un emploi. Nous avons créé des outils explicitant le parcours des personnes inscrites dans la dynamique Équipe projet - EBE.
L’ancrage du projet sur le territoire et les liens entre entreprises, associations, partenaires : il existe une très forte convergence entre tous les partenaires, pour « aller vers » et pour « agir ensemble ». Le projet TZCLD est pleinement inscrit au sein des dynamiques territoriales… et y contribue fortement.
Recommandation : notre bilan et notre vécu nous conduit à la quadruple suggestion :
- La professionnalisation des méthodes et pratiques d’aller vers, pour n’oublier personne du territoire ;
- Le soutien à la création d’équipes dédiées, au sein des EBE ou en complémentarité, qui soient en capacité d’accueillir et d’intégrer des salariés en situation particulièrement délicate (santé, difficultés relationnelles, …) ;
- La possibilité d’embaucher en EBE davantage de salariés qui ne soient pas issus de la privation durable d’emploi mais qui soient volontaires pour faciliter au quotidien la sérénité dans les relations et le professionnalisme dans le travail ;
- Une meilleure mutualisation des pratiques de management inclusif : notamment via la fonction de direction d’EBE qui doit faire face à de tels enjeux complémentaires.
Nos attentes et recommandations figurent au fur et à mesure des réponses aux 6 questions précédentes.
Nos attentes fondamentales :
L' affirmation de l’objectif : éradication du chômage de longue durée. Et la nécessité de se doter d’outils partagés au niveau national pour répondre territorialement à ces questions : quelles sont les personnes encore privées durablement d’emploi sur le territoire ? Et quels sont les leviers qui ont été activés avec elles ?
L’affirmation du rôle de gouvernance territoriale du CLE, renforcé par la possibilité de piloter la conférence des financeurs (avec des recours possibles en cas de blocage de certains financeurs-clés) et de son équipe projet avec l’affectation des moyens humains et financiers nécessaires. Si tel n’est pas le cas, c’est la nature même du projet TZCLD qui est fragilisée.
L’affirmation de la finalité même des EBE et les financements nécessaires : pour les anciens privés d’emploi, pour les fonctions supports et d’encadrement et leurs formations, pour les investissements et les matériels nécessaires à la qualité du travail. Hélas, le fonds de roulement des EBE est insuffisant pour saisir les opportunités économiques. La lecture comptable du fonctionnement des EBE doit être complétée par une lecture financière territoriale qui intègre les enjeux économiques, humains, sociaux, environnementaux et prend en compte les moyens financiers inégaux des territoires.
Recommandation pour la 3e loi et l’avenir : à travers la mission donnée aux CLE et équipes projets, mettre en œuvre une dynamique de projet de territoire. Cela suppose des moyens humains et un esprit de coopération permanent. Petit à petit, cela conduit à changer positivement les préjugés sur la privation d’emploi et sur les personnes privées durablement d’emploi. Cela permet aux EBE, et aussi à tous les autres partenaires économiques et sociaux, de prendre toute leur place.
Il faut comprendre, dans les lignes qui précèdent, que nous sommes fiers du chemin parcouru, mais aussi conscients de tout le chemin qu’il reste à parcourir. Éradiquer la privation durable d’emploi n’est pas un long fleuve tranquille : se croire « arrivés » serait une impasse pour l’avenir !
Localisation
Pays de Colombey-sud-Toulois est un territoire de type rural qui s'étend sur 374 km² . En 2019, sa population était estimée à 11 000 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024