Territoire

Poitiers - Territoire

Le territoire de Poitiers a été habilité le 03/10/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte 2 entreprises à but d'emploi sur son territoire opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Les Entreprises à But d’Emploi (EBE) et l’expérimentation sont ainsi des « générateurs d’espoirs » pour les personnes concernées, en proposant une nouvelle manière réaliste de sortir de la privation d’emploi.

Les chiffres clés

936 personnes
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 936 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
133 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
111 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date

Les graphiques

Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description

La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).

3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :

  • La privation totale d'emploi
  • La privation partielle d'emploi
  • La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…

La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.

Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.

Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description

Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description

Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.

Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.

Le bilan du territoire

Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
L'expérimentation TZCLD sur le territoire « Papillon » de Poitiers mobilise un collectif d'acteurs, engagés et solidaires, permettant aux Personnes Privées Durablement d’Emploi (PPDE) d’accéder à un emploi digne et de faire émerger des activités utiles, en surmontant les défis du territoire et en soutenant la vitalité sociale des quartiers.
L’initiative en 2017 vient d'un collectif d'acteurs autour de trois maisons de quartier et d’un comité inter-SIAE (Structures d’Insertion par l’Activité Economique). Très vite, un groupe pionnier de PPDE s’est engagé et n'a ensuite rien lâché. L’objectif était d’offrir de la dignité, à travers des emplois en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) et des activités utiles aux habitants.
Le territoire est composé de sept IRIS représentant trois quartiers de Poitiers, avec une population dont 90 % fait partie de quartiers prioritaires de la ville. Ce territoire, en 2021, c’est environ 17 000 habitants; près de 5000 allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA); un taux de pauvreté de 26 % et un taux de chômage de 18%. Le travail de préfiguration, qui a duré cinq ans, s’est appuyé sur les maisons de quartier qui ont un réel savoir-faire en termes de mobilisation des habitants. Le porte-à-porte massif (3500 portes « toquées » sur huit semaines), effectué par 65 personnes volontaires, a permis d’établir plus de 400 contacts avec des PPDE. De plus, les réflexions sur les activités envisageables ont aussi fortement impliqué les PPDE volontaires. La majorité des 318 PPDE volontaires depuis le début sont des femmes (70%), des personnes peu diplômées (74% ont au plus un CAP ou un BEP), ayant été privées d’emploi depuis cinq ans et plus (56%), n’ayant pas le permis (66%) et/ou se déplaçant en bus (73%). De plus, parmi ces personnes, 17% ont une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Le déploiement des deux EBE s’est appuyé sur une mobilisation forte et continue des parties prenantes impliquées dans l’expérimentation, avec une volonté de trouver des solutions malgré les difficultés. Le nombre d’acteurs présents régulièrement lors des CLE et des différentes commissions en est la preuve.
Le facteur principal de réussite du projet reste ce cercle d’acteurs mobilisé, leur implication et leur complémentarité. La concertation, le travail d’écoute et le débat sont effectifs lors des commissions et des CLE (Comité Local pour l’Emploi), entre les maisons de quartier, le collectif de SIAE, la municipalité et les acteurs de l’emploi. Cela permet le partage des enjeux et du sens de l’expérimentation, d’objectiver et de rendre lisibles les potentiels de développement territorial. La remise en question et la réflexion permanente concernant les différents choix possibles et les attentes autour de l’expérimentation font partie du processus de réalisation et sont beaucoup plus faciles à aborder avec l’implication de chacun. Le second facteur clef est la forte mobilisation des publics volontaires, pour s’engager individuellement et collectivement, pour être solidaires entre eux et pour faire connaître l'expérimentation aux plus éloignés de l'emploi par le bouche-à-oreille. L’existence d’une association d’animation (Chenelle), en charge de la liste de mobilisation et de l’organisation des CLE, a également joué un rôle important dans la dynamique. La création d’emblée de deux EBE, dans des domaines d’activité très différents, a aussi contribué à monter en effectif plus rapidement.
Les impacts sont d’abord la création de 100 emplois en moins de deux ans, en CDI avec un salaire fixe, sécurisant les personnes concernées dans la durée, permettant une amélioration effective de leurs conditions de vie, leur donnant la possibilité de se projeter dans l'avenir et de faire des projets… L’emploi a aussi pour elles des effets positifs sur leur bien-être psychologique en termes de confiance en soi, de changement de regard des proches, de se sentir utile. L’emploi contribue aussi à une meilleure intégration sociale, de sortir de l’isolement, de rencontrer et d’échanger avec des personnes différentes. Les Entreprises à But d’Emploi (EBE) et l’expérimentation sont ainsi des « générateurs d’espoirs » pour les personnes concernées, en proposant une nouvelle manière réaliste de sortir de la privation d’emploi. Les impacts tiennent aussi à la création d'activités nouvelles, non développées jusqu’alors sur le territoire et « qui font surface », utiles aux habitants car conçues en fonction de leurs besoins. On peut citer les activités et sorties proposées aux personnes âgées isolées, le renforcement des activités d’animation socio-culturelle auprès des enfants, la ressourcerie du jouet, l’aide à la logistique des épiceries solidaires ou encore le compostage de proximité.
Le bilan de l’expérimentation, au bout d’un an et demi d’existence, semble positif au vu des réponses récoltées, tant auprès des salariés des EBE que des acteurs participants au CLE. Les réussites de l’expérimentation tiennent d’abord aux effets précités sur l’emploi et à la création de nouvelles activités, à partir des besoins, des compétences et des attentes des personnes et du territoire. Le nombre de retours à l'emploi est important et le rythme de création d'emplois dans les EBE est soutenu au regard de l'objectif d'exhaustivité. Dans chaque EBE une dynamique collective est enclenchée. La mobilisation des équipes projet, supports et des partenaires reste très forte. Certaines limites à ce bilan positif ont tout de même été soulevées. L'EBE reste fragile sur le plan de la détermination de son modèle économique et du développement des activités non concurrentielles, dont l’offre et le contenu ne sont pas illimités. De plus, le développement des EBE demande beaucoup d’énergie et est chronophage. Le financement n’est également pas suffisant pour répondre à tous les défis. L’encadrement nécessiterait un investissement plus important pour former et accompagner correctement les salariés des EBE. Certains moyens matériels, par exemple facilitant la mobilité, seraient également nécessaires. La sortie vers l'emploi en dehors de l'EBE, qui ne peut tout absorber, est encore aussi à travailler. De plus, la durée d’attente d’entrée dans l’EBE pour les volontaires est toujours aussi longue, avec un délai moyen de 18 mois, une longue période d’attente parfois compliquée à vivre pour des personnes privées durablement d’emploi. Enfin, il existe toujours des craintes non désamorcées chez certaines SIAE, qui ont du mal à considérer leur complémentarité avec les EBE, et la collaboration avec les entreprises du territoire est en progrès, mais demeure encore limitée.
Les principales attentes exprimées par les membres du CLE sont de cinq ordres : renforcer le modèle économique et d’emploi dans la durée, en donnant le temps aux  EBE de se consolider ; permettre un cadre territorial plus adapté, par exemple en acceptant des territoires d’action non contigus ; accorder davantage de moyens pour renforcer l'action des équipes projet dans l’accompagnement des PPDE volontaires, et des équipes support dans les EBE en finançant mieux les postes d'encadrement ; clarifier le véhicule juridique des marchés publics pour sécuriser les contrats avec les EBE ; enfin,  anticiper les conséquences de la situation de l'emploi dans les années à venir (vieillissement, diminution du bénévolat, situation salariale…).

Localisation

Poitiers - Papillon est un territoire de type urbain qui s'étend sur 6 km². En 2019, sa population était estimée à 15 500 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024
Chargement de la carte en cours..

Partagez sur les réseaux