Témoignage

Sarah - Témoignage

Cheffe de projet à Noblat
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Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous engager dans cette aventure du droit à l'emploi ? Ce qui m’a donné envie de m’engager dans ce projet, c’est un croisement inattendu entre mon expérience au Canada et une découverte un peu par hasard, ici en France. Au Canada, j’ai découvert une autre façon de faire du travail social. Une approche où l’on fait confiance aux personnes, où l’on valorise leurs savoirs, leurs compétences, leur vécu. Là-bas, on ne parle pas d’aide au sens classique du terme : on travaille avec les gens, pas à leur place. Cette manière de faire m’a profondément marquée — elle m’a montré qu’il était possible d'accompagner sans enfermer, de soutenir sans décider à la place. En rentrant en France, j’ai découvert presque par hasard le projet Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. Et j’y ai reconnu cette même vision : remettre les personnes au centre, faire émerger des activités utiles à partir de leurs compétences et des besoins du territoire, créer des emplois qui n’existent pas encore mais qui devraient exister. J’ai senti que ce projet incarnait, ici, en France, ce que j’avais tant apprécié là-bas. Pouvoir m’investir ici, dans un projet aussi ambitieux et porteur de sens, c’était une évidence. Quel a été pour vous le moment le plus marquant de cette aventure ? Le moment le plus marquant pour moi, ça a été l’attente de l’habilitation. Cette période a été longue, incertaine, parfois décourageante… On avait travaillé dur, on avait tout construit avec les partenaires, avec les volontaires, on sentait que le territoire était prêt. Et pourtant, il a fallu attendre, encore et encore. Ce qui m’a profondément marquée, c’est que les volontaires sont restés là. Engagés, présents, impliqués. Malgré le flou, malgré l’attente, malgré le fait qu’aucune embauche ne pouvait encore avoir lieu, ils ont continué à venir, à proposer, à construire. On aurait pu s’attendre à ce que l’énergie retombe, à ce que les gens décrochent. Mais non. On a vu une vraie solidarité, une envie collective de faire aboutir le projet, ensemble. Cette période a aussi été un moment précieux pour déconstruire l’image souvent réductrice et stigmatisante de la privation d’emploi. Les volontaires, par leur engagement et leur force, ont montré qu’ils ne sont pas définis par leur statut, mais par leurs compétences, leurs idées, leur volonté d’agir. Ils ont pris leur place, malgré les difficultés, et ont fait tomber bien des préjugés. Pour moi, c’est là qu’on a vraiment pris la mesure de ce que cette démarche changeait ! Quel souhait formuleriez-vous pour la suite ? Pour la suite, je souhaite que le projet droit à l’emploi continue sa dynamique, en s’appuyant toujours plus sur l’engagement des personnes et des partenaires. Il est essentiel de maintenir cette énergie collective, qui fait la force de notre démarche. Je souhaite aussi que nous puissions développer et renforcer les partenariats non seulement à Noblat, mais sur l’ensemble du territoire de Monts et Barrages. C’est en travaillant ensemble, au plus près des besoins locaux et des réalités des personnes privées durablement d’emploi, que nous pourrons créer des opportunités durables. Enfin, je souhaite que cette aventure reste un espace d’innovation sociale et de solidarité, où chaque acteur — élu, association, entreprise, habitant ou personne privée d'emploi — s’engage concrètement pour faire avancer ensemble le droit à l’emploi sur notre territoire.
— Sarah

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