Territoire
Gerzat-Les-Vergnes - Territoire
Le territoire de Gerzat-Les-Vergnes a été habilité le 03/06/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte trois entreprises à but d'emploi sur son territoire opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
La dynamique partenariale, marquée par un consensus solide à tous les niveaux, apparaît sur le territoire de Gerzat/ Les Vergnes comme le premier des facteurs clés de réussite de l'expérimentation. Tous les acteurs politiques, associatifs, institutionnels, s'engagent activement, créant une "synergie sans précédent" sur ce territoire.
Les chiffres clés
1200 personnes
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 1200 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire 195 volontaires
C'est le nombre de personnes volontaires ou ayant été volontaires depuis que le territoire est engagé dans le projet et jusqu'à fin 2024 111 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi. C'est le nombre d'embauches depuis que le territoire est engagé dans le projet et jusqu'à fin 2024 Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
Mis à jour le 17/04/2025
79 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date.
Mis à jour le 17/04/2025
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Mis à jour le 17/04/2025
Ce graphique est anonymisé
Évolution des effectifs par entreprise à but d'emploi
Mis à jour le 17/04/2025
Répartition des volontaires en fonction de leurs parcours à fin 2024
Description
195 personnes volontaires ou ayant été volontaires, soit :
Mis à jour le 17/04/2025
Top 3 des moyens de connaissance du projet
Mis à jour le 17/04/2025
Les témoignages de ce territoire
3Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
une chance pour les bénéficiaires de sortir de la précarité du quotidien, retrouver de la dignité en réalisant des activités socialement utiles. Autour d'un consensus partenarial reconnu fédérant les acteurs clés du territoire, l'expérimentation permet depuis quatre ans la redynamisation de l'économie.
À l'initiative de Gerzat, rejoint par Clermont-Ferrand et soutenu par la Métropole au titre de sa compétence Insertion, la démarche bénéficie d’un portage politique fort. Les collectivités et le Département du Puy-de-Dôme (63), en mobilisant des ressources humaines et financières, sont pleinement investis pour agir sur le droit à l'emploi. Les associations caritatives jouent également un rôle clé dans cette dynamique.
Le territoire, habilité en juin 2022, regroupe la commune de Gerzat et le quartier prioritaire des Vergnes à Clermont-Ferrand. La candidature, lancée en 2020, a mis en lumière un contexte particulièrement propice à une expérimentation de lutte contre le chômage de longue durée, à plusieurs titres :
1/ Un territoire fragilisé : le secteur est marqué par des indicateurs socio-économiques défavorables, tels que des taux de pauvreté et de chômage, notamment de longue durée, supérieurs aux moyennes métropolitaines. On y trouve également une forte proportion de familles monoparentales, de logements sociaux et de personnes ni en emploi ni en formation (NEET), ainsi qu’un programme de renouvellement urbain en cours, témoignant de fragilités sociales et économiques ;
2/ Une mobilisation d’acteurs diversifiés : le territoire bénéficie de la présence d’acteurs sociaux, économiques, de l’emploi et de l’insertion, qui se sont fédérés autour du projet. Cette convergence d'acteurs et de moyens a permis d'instaurer une dynamique collaborative et une coordination efficace des actions au quotidien, la création de trois Entreprises à But d'Emploi (EBE )et de nombreuses sorties vers l’emploi de volontaires, en dehors des EBE ;
3/ Une volonté politique forte a été essentielle pour mobiliser les ressources nécessaires au projet, créer un consensus territorial, fondé sur la confiance des différents partenaires engagés et décliner une réponse adaptée aux enjeux locaux.
La dynamique partenariale, marquée par un consensus solide à tous les niveaux, apparaît sur le territoire de Gerzat/ Les Vergnes comme le premier des facteurs clés de réussite de l'expérimentation. Tous les acteurs politiques, associatifs, institutionnels, s'engagent activement, créant une "synergie sans précédent" sur ce territoire. Cette collaboration étroite, décrite par les partenaires comme une "symbiose", permet à chacun de jouer son rôle, de partager son expertise et de trouver sa place. L'instance Comité Local pour l’Emploi (CLE), telle que proposée jusqu'à présent, consolide la dynamique et a pu, à l'occasion de plusieurs séances, favoriser l'expression des volontaires et démontrer leur implication.
La sortie positive de nombreux volontaires en emploi durable hors EBE constitue un autre facteur clé de réussite grâce à un travail de réseau bien établi (58% des objectifs conventionnés atteints en 18 mois). Ceci est à mettre en lien avec l'animation des volontaires, en individuel et en collectif, réalisée par les chargés d'accueil et d'accompagnement TZ, favorisant l'engagement des participants dont l'enjeu est le maintien de la motivation dans la durée.
Par ailleurs, l'engagement financier de la Métropole et des communes, facultatif dans la deuxième loi, est notable au plan national. Enfin, la communication et l'effort de vulgarisation entrepris sur le territoire rendent l'expérimentation et le jargon plus accessibles pour des acteurs déjà mobilisés au détriment d'acteurs plus extérieurs.
Bien qu'il soit prématuré de mesurer précisément l'impact des EBE après 24 mois d’activité, il apparaît toutefois sur le territoire que l’expérimentation participe à redynamiser l’économie locale, circulaire et que les activités développées sont utiles socialement et bénéfiques aux habitants et au territoire. On constate également un impact positif sur le tissu associatif et les EBE semblent plus connectées aux collectivités qu’une entreprise classique. Elles commencent à s’intégrer dans le paysage économique local, se positionnant comme sous-traitants potentiels.
Concernant les bénéficiaires, les impacts sont nombreux : une "véritable transformation" au fil du temps et une sortie de la précarité. Grâce au travail, les salariés gagnent en qualité de vie avec une augmentation de leur pouvoir d’achat. Ils retrouvent aussi de la dignité et une place dans la société, l'expérimentation agissant sur leur insertion sociale et professionnelle. Ils sont mieux intégrés au sein de leur quartier, l’impact sur leur vie sociale et familiale est aussi notable. Enfin, certains d’entre eux semblent accorder du sens et de l'importance à leur travail, qu'ils trouvent utile. Si la reprise du travail a été bénéfique pour le bien-être de certains, elle a aussi été physiquement éprouvante pour d'autres, notamment après une longue période d’inactivité, avec des conséquences sur leur santé.
L’expérimentation est globalement perçue de manière positive, malgré certains défis et au regard de l'ensemble de la matière collectée pour la réalisation de ce bilan.
Bien que les objectifs de création de Contrat à Durée Indéterminée (CDI) en EBE ne soient pas pleinement atteints, l'expérimentation apparaît adaptée au territoire et comme un réel levier d'insertion des publics fragilisés, notamment les plus âgés ou ceux ayant des parcours professionnels instables. A ce jour, 45 salariés travaillent dans les trois EBE, apportant un bénéfice plus large à leur entourage, famille et in fine, au territoire... Les acteurs, très mobilisés, ont su créer une belle dynamique, une forte cohésion permettant la mutualisation de ressources et de moyens, ce qui constitue une réussite humaine indéniable. Le bilan est positif également pour les personnes privées d’emploi qui adhèrent réellement au projet et qui, pour plus d’une cinquantaine d’entre elles, se sont insérées durablement hors EBE. Cependant, l'expérimentation peine encore à atteindre l'exhaustivité des publics les plus en difficulté du territoire, les "invisibles", les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) et à pleinement se déployer sur le quartier des Vergnes. Apparaît la nécessité de poursuivre les efforts, en particulier pour développer les activités et augmenter les créations de CDI, afin que cette dynamique profite encore davantage aux habitants et au territoire.
Enfin et au terme de 30 mois de mise en œuvre, des pistes et enjeux d'ici la fin de la période expérimentale sont identifiés :
- le maintien de l’émulation des personnes privées d’emploi dans la durée et le repérage des publics « invisibles »,
- la pérennisation d’un modèle d’entreprise EBE « hybride » qui développe des activités durables dans le temps, accompagne la montée en compétences des salariés et outille les directions à la prise en charge directe ou indirecte des personnes avec des problématiques spécifiques,
- la nécessité de définir des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de mesure de l’impact sur le territoire d’expérimentation,
Enfin, le périmètre d’expérimentation ressort du bilan comme un point de déséquilibre global de déploiement du projet, pour les publics cibles et les territoires.
Sur le territoire de Gerzat/ Les Vergnes, le bilan fait apparaître un fort intérêt pour une 3ème loi permettant d’inscrire le droit à l’emploi dans le droit commun, avec davantage de territoires concernés, d’EBE créées et de personnes sortant de la privation d’emploi, afin de démultiplier l’impact des effets mesurés de l’expérimentation. Néanmoins, beaucoup d’acteurs pensent qu’il serait nécessaire de mener une évaluation des coûts et des résultats avant de généraliser. Un éventuel arrêt ou baisse des financements ou du dispositif inquiète et certains acteurs estiment que l’objectif à long terme est la réintégration de profils qui le peuvent dans le monde du travail classique.
Quant à l’avenir des salariés dans les EBE, des questionnements émergent : pour certains acteurs et compte tenu des profils fragilisés qui nécessitent un accompagnement social, le maintien en EBE dans la durée est une bonne chose. Pour d'autres, l’EBE doit constituer une étape vers le retour dans le monde du travail classique. L'individualisation des parcours, au regard du profil de chaque salarié, est peut être une voie intermédiaire. Pour l’élaboration de la 3ème loi, d’autres contrats autres que le CDI pourraient être proposés (notamment pour s’adapter aux publics plus jeunes), un besoin d’assouplissement a également été souligné par rapport au principe de non-concurrence. Quant aux éléments positifs qui devraient être maintenus et intégrés à la 3ème loi, la dynamique partenariale et le principe de non-recrutement ont été évoqués. L’expérimentation apparaît aussi comme une option supplémentaire pour l'insertion des personnes en situation de handicap (temps choisi, adaptation des activités et des postes…).
Dans dix ans, TZCLD sera un succès quand les activités créées participeront à redynamiser l’ensemble du tissu associatif local, que le chômage aura baissé, que les PPDE seront mieux identifiés et quand les accompagnateurs socio-professionnels du territoire ne rencontreront plus de situations bloquantes durables. La sortie de la précarité et le fait d’être considéré comme un travailleur “comme un autre” et se sentir utile seront des gages de réussite du point de vue des bénéficiaires.
Localisation
Gerzat-Les-Vergnes est un territoire de type urbain qui s'étend sur 17 km². En 2019, sa population était estimée à 11 800 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024
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