Pantin - Quartier des 4 chemins - Territoire

une chance, une opportunité de réussite individuelle et collective, un changement de regard sur la privation d'emploi, une dynamique exceptionnelle qui permet le développement des compétences des habitant.es, la création d'activités économiques innovantes sur le plan social et environnemental.

Les collectivités publiques ont amorcé un travail de veille et de mobilisation des acteurs pour entrer dans l'expérimentation qui répond aux problématiques de taux de chômage élevé, de forte précarité et d'enclavement du quartier (et de sa population) en offrant des opportunités aux habitants dans une dynamique de coopération innovante.

Pantin compte de nombreuses structures de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), plusieurs entreprises de l'Insertion par l’Activité Economique (IAE), notamment avec le réseau Inser'Eco 93 ou les Relais Solidaires (emblématiques, avec un ancrage très fort). Les élu.es et les services ont fait de l'insertion une priorité, en soutenant des projets et des expérimentations ou en menant plusieurs actions tout au long de l'année afin de créer un environnement favorable et fédérer un tissu d'acteurs locaux à l'image du Groupement d'Intérêt Public (GIP) Pantin Insertion ou de TZCLD. Les acteurs de l'emploi travaillent en réseau et sont régulièrement mis en avant dans les communications publiques : structures d'accompagnement comme la Mission Locale, le Pôle Insertion, le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), réunis à la Maison de l'Emploi ; les associations et structures d'insertion qui continuent de s'implanter sur le territoire.

Le succès de l'expérimentation passe par le nombre et la volonté des acteurs d'œuvrer auprès des personnes privées d'emploi. Cela se traduit par une implication croissante des acteurs de l'insertion et de l'emploi, un bon maillage territorial des prescripteurs, l'extension de partenariats avec les acteurs locaux institutionnels et privés pour créer des opportunités et renforcer les moyens (notamment financiers). La capacité à détecter les besoins des habitants, à mesurer leurs appétences ainsi qu'à permettre un suivi dans la durée sur les compétences et leurs certifications constitue également un facteur clé de réussite. Dans la durée, il faudrait penser l'extension du périmètre et la pérennisation du modèle. Les partenariats avec les entreprises privées sur la création de filières permettraient d'accroître les débouchés économiques et le nombre d'emplois.

L'Entreprise à But d’Emploi (EBE) a lancé une dynamique de coopération plus grande avec un impact sur la dimension travail / recherche d'emploi mais aussi en matière de cohésion sociale. Le Kiosque mis à disposition par PAM (EBE du territoire de Pantin) pour permettre aux acteurs locaux de proposer des actions en proximité, en est une illustration. En quelques mois, PAM est devenue incontournable dans le quartier, avec un impact significatif notamment auprès des seniors avec plusieurs actions proposées. Plus généralement, PAM permet le renforcement des liens sociaux, le soutien des femmes isolées, la lutte contre la précarité avec la boutique solidaire ou le café des aînés par exemple. L'EBE a permis la création de services et d'activités inexistantes auparavant dans le quartier : le projet de recyclage des bâches de la ville est une réussite en matière de réemploi, l'activation des espaces, créer une présence et une dynamique à plusieurs échelles, pieds d'immeuble, kiosque, dans la rue, évènements !

L'expérimentation TZCLD révèle des grandes avancées et un impact sur le territoire. Parmi les succès : l'engagement des acteurs locaux, la collaboration active entre les habitants, les associations, les entreprises locales et les institutions ainsi que la garantie d'une mission d'accompagnement humain tout en gardant une perspective économique : le développement d'activités en lien avec les enjeux de transition et évidemment l'augmentation continue du nombre de personnes sorties de la privation d'emploi et d'emplois créés dans l'EBE dans un climat bienveillant. Les difficultés qui nous apparaissent à ce stade sont la capacité à développer des activités économiques (réelles et pas occupationnelles) supplémentaires et à trouver une place de non-concurrence dans les financements disponibles pour l'EBE, tout en étant vigilants à la montée en charge des effectifs : structurer et croître, c'est difficile, même avec des équipes agiles. Les prescripteurs/structures d'accompagnement doivent davantage collaborer dans l'accompagnement des personnes privées d'emploi pour améliorer les parcours de chacun.e et proposer la meilleure solution. La communication mériterait d'être améliorée pour visibiliser et accroître l'adhésion au projet du droit à l'emploi des acteurs locaux.

Consolider l'expérimentation en cours, favoriser l'accès à la formation des personnes, obtenir des moyens supplémentaires pour amplifier l'impact du projet, une implication plus forte des institutions de l'emploi,  une inscription dans le temps long, la mise en avant de la méthodologie TZCLD comme une solution porteuse d'avenir, ouvrir la possibilité à d'autres expérimentations, le déploiement de l'expérimentation à d'autres quartiers, la pérennisation d'initiatives en faveur de l'emploi avec un financement renforcé de l'ensemble des solutions, la prise en compte du travail social nécessaire.