Mina* - Témoignage

Alors en fait ce qui est super chouette c'est que moi quand je cherchais du travail ici vraiment, je ne voulais pas du tout faire ceux proposés par France Travail. Moi je trouve ça assez terrible qu'aujourd'hui quand on n'a pas de travail, on nous dit tu prends ce qu'il y a. Et ça c'est juste affreux, on n'aurait pas le droit de choisir son travail, de faire quelque chose qui nous plaît ou qui nous fait envie, on n'aurait pas le droit parce qu'on est chômeur. Et là quand j'ai vu qu'il y avait de la couture, quand j'ai vu qu'il y avait de la créativité, et puis quand j'ai fait le projet aussi, ouais là c'est motivant. Et ce truc là aussi, il y a un salaire, il faut trouver la dignité, ouais c'est important. C'est tout bien. Il y a une rencontre marquante avec quelqu'un ? Il y a des gens avec qui je m'entends bien, et d'autres avec qui je ne m'entends pas. Je pense que c'est comme ça dans toutes les entreprises, dans tous les trucs. Les marquantes, pas spécialement. C'est juste qu'il y a des amitiés qui se font. Qu'est-ce que ça t'a apporté ? Je ne sais pas si c'est de l'entreprise en soi, mais de ce que j'ai pu accomplir, peut-être. Là par exemple, on m'a fait confiance pour faire de la tapisserie. Même la couture, j'ai toujours fait ça. J'aime bricoler chez moi, parce que ma mère était couturière, moi je voulais faire une formation. Et au final, je me rends compte que c'est toujours moi qu'on vient voir, qui conseille, alors que je ne suis pas du tout couturière de base. Donc ça, c'est quand même assez valorisant. Et puis la tapisserie, on va refaire en fonction de moi. J'ai jamais vraiment fait ça. Et puis là, il y a des gens qui sont contents, parce que j'ai une autre amie là-dedans. Ça fait plaisir. Ça fait vraiment plaisir. Et toi, comment vois-tu la suite ? Alors, ça dépend vraiment, parce que moi, j'ai une petite activité aussi à côté. En fait, moi, au début, je partais en mode, on verra ce qui se passe, parce que ça dépendra aussi de comment se passe l'activité d'à côté. Et je pense, j'ai toujours dit, de toute façon, je pense que j'aurai toujours un pouvoir à côté de cette activité. Et je voulais voir comment ça se passe, comment je me sens dans l'entreprise, etc. Et là, comme c'est parti, je continue comme ça. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui te motivent ? L'argent, la reconnaissance. Après, voilà, c'est toujours pareil. Est-ce que ce qu'on nous donne à faire nous passionne ou pas ? C'est toujours la même chose. C'est sûr que si on m'avait mis au démantèlement, je dirais c'est pas possible. Voilà, mais ça, ça dépend de chacun, je pense. Ouais, ça dépend des missions qui sont données, je pense. Est-ce qu'il y a des choses qu'on peut améliorer ? Des choses à améliorer... Moi, je me pose cette question parfois, parce qu'il y a pas mal de gens ici qui ont, par exemple, du handicap, enfin, peu importe. Moi, je reste convaincue qu'il y aurait peut-être besoin d'un soutien à ce niveau-là. Quelqu'un qui est formé à ça, pour qu'il y ait du dialogue autour de ça. Voilà, c'est la seule petite chose où je me dis que ça manquerait peut-être dans cette entreprise. Parce que c'est quand même assez spécifique. D'un point de vue de l'adaptation au niveau du travail. Alors, par rapport aux causes de travail, mais aussi dans le relationnel, dans la compréhension, peut-être par rapport à l'empathie. Il y a des gens qui ont du handicap, il y en a quand même pas mal, et tout le monde n'est pas forcément sensible à ça. Les différents types de handicap, les problématiques, et juste entendre que l'autre a peut-être des différences, qui se voient peut-être pas. Moi je pense qu'il y a un petit manque à ce niveau-là. Je pense que c'est pour le bien-être des gens, c'est pas spécialement pour un meilleur travail, c'est juste pour le bien-être des personnes qui sont là. Voilà. Est-ce qu'il y a des choses que vous voulez ajouter ? Pas spécialement.

— Mina*