Territoire zéro chômeur Le Puy en Velay - Territoire
Le territoire de Territoire zéro chômeur Le Puy en Velay a été habilité le 21/12/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
Un des premiers facteurs clefs de réussite tient au solide soutien politique dont nous avons bénéficié dès le début avec l’investissement des élus et des partenaires
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 635 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
54 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
35 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
L’expérimentation a donné la possibilité aux personnes de sortir du chômage de longue durée et de l’isolement social. Elle a rendu visible ce public et permis d’apporter un autre regard sur celui-ci, tout en renforçant les liens entre les acteurs de l’emploi.
Au début, la démarche a été évoquée lors d’une réunion d’informations du Conseil Départemental, organisée dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Suite à cette réunion, Emmaüs a commencé à porter le projet, qui a rapidement été repris par l’Agglomération. Emmaüs est resté très impliqué. Ce projet a pour objectif de réduire la précarité dans le centre-ville.
A l’échelle du périmètre TZCLD, sont présentes : les grandes institutions comme les services de l’Etat, le Conseil Départemental, la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) et les structures de l’emploi (CIDFF – Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, FACE – Fondation Agir Contre l'Exclusion, Cap Emploi, FIT – Formation et Insertion par le Travail, École de la Deuxième Chance, Mission Locale, etc.).
A l‘échelle de la Communauté d’Agglomération, 19 % des salariés travaillent dans l’économie sociale et solidaire (chiffre CRESS – Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire). A titre de comparaison, au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est seulement 10 % des salariés qui travaillent dans l’ESS (chiffre CRESS). Le poids de l’ESS sur notre territoire est donc important et on peut citer par exemple la Société Coopérative et Participative (SCOP) Fontanille, les hôpitaux ou encore Emmaüs.
Toujours à l’échelle de la Communauté d’Agglomération, de nombreuses « entreprises luttant contre la privation d’emploi » sont présentes. On recense huit chantiers d’insertion, une association intermédiaire, cinq entreprises d’insertion, trois Établissements et Services d'Aide par le Travail (ESAT), deux entreprises adaptées et une Entreprise à But d’Emploi (EBE).
Enfin, à l’échelle de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay mais en dehors du territoire habilité, nous avons un tissu industriel dynamique (textile, agroalimentaire, métallurgie...) ainsi qu’une importante filière bois-forêt.
Les volontaires au projet TZCLD ont, dans l’ensemble, des freins importants, notamment des difficultés de mobilité et de santé ainsi que des handicaps visibles et invisibles. Nous dénombrons également de nombreuses familles monoparentales.
Un des premiers facteurs clefs de réussite tient au solide soutien politique dont nous avons bénéficié dès le début avec l’investissement des élus et des partenaires (par exemple la Préfecture). L’EBE, à son démarrage, a obtenu un soutien financier des collectivités locales (prêt gracieux des locaux de l’EBE par l’Agglomération, subventions au démarrage de l’Agglomération, de la Ville et du Département) ainsi que de certains partenaires (aide au poste de Michelin et subvention d’Emmaüs). Le soutien institutionnel et économique s’illustre également par la présence du maire, d’un élu du département, d’un élu de l’Agglo et de chefs d’entreprises, comme le groupe Vacher, au conseil d’administration de l'EBE.
Plus précisément, l’expérimentation bénéficie d’une bonne coopération avec les prescripteurs. Les cinq prescripteurs (France Travail, Cap Emploi, Département, Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) et Mission Locale) sont présents à l’ensemble des commissions emploi et ils ont chacun des référents TZCLD qui sont proactifs dans l’étude des dossiers.
Un autre atout que nous avons est la bonne supplémentarité avec les SIAE. Lors des commissions emploi, quand les personnes ont besoin d’un accompagnement social, elles sont orientées vers l’insertion par l’activité économique dans un premier temps afin de travailler sur leurs freins. De leur côté, les structures d’insertion par l’activité économique du territoire orientent de plus en plus certains de leurs salariés en fin de parcours vers TZCLD (Césame, Régie de Quartier etc.)
Tout d’abord, la création d’une EBE sur le territoire est l’opportunité d’avoir une nouvelle orientation différente, à la fois du marché traditionnel de l’emploi, tout en étant proche de ses exigences et du secteur de l’insertion.
Être embauché en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) dans une EBE, permet à plusieurs personnes qui ont connu des difficultés et de l’instabilité professionnelle par le passé de se stabiliser, de retrouver une dignité et du bien-être. Pour certains, le CDI leur permet de se loger dignement. Le temps choisi facilite également le retour au travail de certaines familles monoparentales et donne la possibilité à des personnes qui voulaient créer leur micro-entreprise de se lancer en ayant une stabilité financière. Enfin, l’EBE développe l’économie circulaire sur le territoire, notamment à travers le réemploi, ce qui réduit la production de déchets. Entre janvier et septembre 2024, les salariés ont démantelé 335 tonnes d’ouvrants en partenariat avec la société de recyclage Vacher. Ce démantèlement de fenêtres a permis au verre et aux métaux d’être recyclés, et au bois d’être réemployé dans la création de meubles.
Le premier point positif du bilan de l’expérimentation est d’avoir sorti de la privation d’emploi 32 salariés de l’EBE en 18 mois. Nous pouvons également nous appuyer sur une bonne dynamique partenariale et l’expérimentation participe à renforcer l’interconnaissance des acteurs de l’emploi.
De plus, conformément à son projet de territoire, la création de l’EBE a permis à notre collectivité d’agir dans le champ de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS). Le poste de la chargée de projet est également financé sur 2023 et 2024 par l’Union Européenne dans le cadre du Fonds Social Européen, ce qui allège fortement le coût de l’expérimentation pour la collectivité porteuse. Un financement sur 2025-2026 est envisageable.
Marges de progression et difficultés :
La diversification des activités économiques est complexe et chronophage. L’embauche d’une directrice adjointe côté EBE et le potentiel futur recrutement d’un stagiaire côté CLE pourraient accélérer le développement des activités.
Il apparaît parfois difficile de concilier les problématiques multiples des salariés avec les contraintes d’une entreprise presque classique. Par exemple, ce public spécifique a une rentabilité inférieure à celle des salariés d’entreprises classiques et, en raison de problématiques diverses, on recense plus d’arrêts de travail que dans une entreprise classique.
Ensuite, même si le travail partenarial est déjà bien avancé, nous avons encore des marges de progrès sur le renforcement des liens avec les entreprises du territoire. Ces liens sont importants pour le développement des activités mais également pour offrir des débouchés aux salariés de l’EBE. Des départs de salariés vers l’économie classique prouveront le bien fondé de l’expérimentation.
Enfin, la période d’incertitude politique nationale et locale nous pose question et nous espérons que l’engouement des politiques pour TZCLD s’inscrira dans la durée. Nous sommes également en réflexion concernant les locaux de l’entreprise à but d’emploi car le développement de l’équipe et des activités viendra se heurter à l’espace qui s’avère déjà exigu.
Tout d’abord, nous attendons que le projet TZCLD soit pérennisé et que les postes en CDI continuent d’être soutenus financièrement par les pouvoirs publics.
De plus, une ouverture géographique du territoire, tant pour les personnes à intégrer, que pour les activités à exercer, apparaît pertinente. Dans notre cas, cela permettrait la création d’une EBE en milieu rural. Mais attention, il faudra bien border les frontières avec les autres acteurs de l’IAE et peut-être envisager des concentrations d’EBE avec des entreprises adaptées par exemple.
Localisation
Territoire zéro chômeur Le Puy en Velay est un territoire de type urbain qui s'étend sur 5 km². En 2019, sa population était estimée à 10 400 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024