Je suis arrivée à Valenciennes à 22 ans. Je suis maman de Léo qui a 13 ans. Avant
d’être enceinte je travaillais en CDI, 17 h semaine dans une société de nettoyage.
Mais j’ai été licenciée. Certains salariés me considéraient comme une boniche. Je
suis en situation de handicap. Tellement ont abusé de ma gentillesse, je ne
faisais plus confiance en personne, je fuis les gens.
Je ne pouvais plus travailler car je devais me consacrer à mon gamin. Il a des
troubles « dys ». Pendant plus de dix ans j’ai géré l’organisation de ses soins
(ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricienne, psychologue, etc.). Encore
maintenant il reste ma priorité.
C’est grâce à la maison de quartier et en rencontrant Michelle que l’on m’a parlé
de TZCLD. Ce qui m’a intéressé c’est le CDI et de pouvoir adapter des horaires
par rapport à la vie scolaire de Léo même s’il est au collège et plus autonome. Je
travaille depuis le 1 novembre 2023, 10h par semaine. L’idéal serait de faire
14/15h mais je veux garder mon bénévolat à la maison de quartier. Si nous avons
un rdv médical on peut prévenir une semaine à l’avance.
Je suis passionnée par les animaux et dès que je serais formée, je pourrais
participer à la mise en place du service de garde d’animaux au sein de l’EBE la
BarakaJobs. C’est un projet d’activité que j’ai préparé et je dois suivre une
formation ACACED. Cap Emploi m’a fait faire des tests pour me permettre d’avoir
une formation adaptée.
Mais en attendant, je suis polyvalente, j’ai travaillé un peu à la couture mais ce
n’est pas facile à cause de mon problème de vue. Je suis beaucoup à la friperie,
je fais le tri des vêtements, la mise en rayon, je conseille les clients, je tiens aussi
la caisse mais c’est un peu plus dur car j’ai peur de me tromper. Un organisme
est venu dans le cadre d’une prestation d’appui spécifique pour adapter le
matériel par rapport à mon handicap.
Grâce à la BarakaJobs j’ai une vie sociale et on ne dit pas des choses négatives
sur moi. Quand il y a un problème on m’en parle mais gentiment. Je me sens
utile, ça me fait du bien, je ne suis plus enfermée dans ma maison. Travailler c’est
prendre du temps pour moi et j’aime bien conseiller les clients. Je suis moins
honteuse. Maintenant quand on me demande ce que je fais je dis que je suis
vendeuse dans une friperie et en CDI.
— Sonia