Christèle - Témoignage
Entreprise ayant pour fonction de créer des emplois manquants sur le territoire et adaptés aux personnes privées durablement d'emploi.
Espace géographique continu de taille variable, au sein duquel l'expérimentation est pilotée par un comité local pour l'emploi.
Elle concerne les personnes désireuses de travailler, mais dans l'impossibilité de trouver un emploi depuis au moins un an.
L'ETP est une unité de mesure permettant de quantifier le travail effectué par une ou plusieurs personnes par rapport à un temps de travail plein (ex : un contrat à 80% équivaut à 0,8 ETP).

— ChristèleJe suis demandeur d’emploi, j’ai 50 ans. En fait, j’ai du mal à trouver un emploi fixe en CDI depuis plus de deux ans. Ils m’ont parlé de la Boîte d’à Côté. Au début, je ne me sentais pas concernée. Puis, ma nièce m’a dit de contacter la responsable et de fil en aiguille, on m’a proposé d’intégrer le programme. J’ai pu rencontrer plein de gens, ce qui m’a fait changer d’état d’esprit sur la manière de parler, de m’adresser à certaines personnes que je n’avais pas eu l’occasion de côtoyer auparavant. Comme je dis, je suis toujours ouverte à toute expérience car c’est toujours enrichissant. Je me saisis de tous les outils que l’on me propose.
Je n’avais pas tout à fait compris le type de contrat, où il n’y a pas besoin de lettre de motivation, de CV, ou encore la possibilité de choisir ses plages horaires. C’est nouveau pour moi ce type de contrat. C’est un rapport plus humain comparé à toutes mes anciennes expériences professionnelles. Cela me laisse un espoir. Je suis toute seule, j’ai peur de perdre ce que j’ai, donc je me dis que peut-être ma ville ne va pas me laisser tomber. J’ai fait beaucoup de démarches pour trouver un emploi mais on a très peu de retours, ou le retour qu’on peut avoir est atroce. C’est dur à encaisser, on ne te donne pas l’occasion de t’expliquer. On n’a pas de raison pour les refus de candidature, on se sent perdu, on a du mal à y voir clair après. On finit par ne plus savoir quoi mettre dans un CV ou comment s’y prendre. Je finis par être complètement perdue.
Le quotidien en est impacté. Moi, je n’ai jamais été dans cette situation, avec très peu de ressources. Au départ, je pensais que je n’étais pas concernée, mais au fil du temps, j’ai compris que ce n’était pas ça, car on peut être en marge de l’emploi pour plein de raisons différentes. Il peut y avoir beaucoup de choses dans la vie qui poussent à avoir besoin d’être accompagné. Aujourd’hui, je sens que je suis en détresse, je n’ai plus de mutuelle. Je gagne trop pour avoir accès à certaines aides mais pas assez pour pouvoir assumer toutes les charges.
Avoir une opportunité à la Boîte d’à Côté me rassure, cela évite les frais kilométriques. J’ai eu une expérience où je payais pour aller travailler. Je pense que vu le monde dans lequel on vit et même pour le futur, il faut qu’il y ait plus de communes qui se mobilisent et qu’il y ait des procédés qui changent les choses, comme Territoire Zéro Chômeur. Autrement, je pense qu’on va droit dans le mur. Tout ça joue beaucoup, et s’il n’y a pas plus de proximité, on se sent tellement éloigné. Moi, quand on m’a dit que je ne pouvais pas voir physiquement un conseiller France Travail, ça m’a gênée. J’ai besoin de cette proximité qui permet de se sentir entendu et soutenu. C’est rassurant de savoir qu’il y a la possibilité d’avoir une place à la Boîte d’à Côté et cela sécurise pour faire des recherches et des demandes d’emploi ailleurs. Car quand j’ai fait ma dernière lettre de motivation, je ne l’ai pas faite de la même manière. Je suis plutôt timide, je n’ose pas me vendre. Là, je me suis permis d’aller beaucoup plus loin pour me mettre en valeur.
Autour de moi, je parle du fait que j’ai intégré le Territoire Zéro Chômeur. Je suis fière d’avoir pu élever mon fils et acheter ma maison. Cela fait sens que dans ma ville, il y ait une mobilisation pour l’emploi. La Boîte d’à Côté peut amener des gens qui en ont ras-le-bol à peut-être changer d’avis et jouer un rôle dans un parcours compliqué.
Christèle n'a plus de ressources depuis deux mois. Elle intègre l'EBE au 1er avril prochain (2025). Elle souhaite poursuivre des démarches pour une réorientation professionnelle dans le secteur de l'aide à la personne, qui fait sens pour elle aujourd'hui.
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