
Président de l'EBE La Source
Jean-Claude Weiss
Recueilli et mis en forme par Thierry Boussier - Biographe J’ai connu le projet par les journaux locaux, précisément les Nouvelles de Bourges et l’information de l’agglomération Bourges Plus où notamment Irène Félix s’engageait dans Territoire Zéro Chômeur. Du coup je m’y suis engagé personnellement il y a 10 mois en faisant des recherches sur internet, sur le site officiel de TZ et en particulier en regardant des films promotionnels. Ce qui m’a intéressé c’était la philosophie du travail : partir des compétences des gens, et puis l’aspect très local. Et aussi le sens qu’on va donner au travail : faire quelque chose d’utile et ne plus courir comme 70 % des personnes qui disent que leur travail, c’est un gagne-pain. Cette démarche autour du sens et de l’utilité. Le concept de TZ justement c’est ça : un quartier ou un territoire rural : c’est ce qui m’a donné l’envie d’y participer. Je me suis investi dans les permanences hebdomadaires, des festivités et activités organisées par d’autres ou par nous sur tout le territoire. Et aussi en étant représentant des habitants et des personnes privées d’emploi, au Comité Local pour l’Emploi ; dans cet organe décisionnaire on retrouve tous les partenaires du projet : entre autres la préfecture, la communauté d’agglomération qui porte le projet, les chambres consulaires, Pôle emploi, etc. C’est un peu un comité d’administration d’entreprise qui valide l’avancée du projet, sa direction. L’objectif du projet c’est un droit à l’emploi, finalement : toute personne qui se trouve dans le territoire défini et cherche un emploi, on se doit de lui trouver un emploi dans les 5 ans. C’est pour moi une découverte. Cela fait du lien social mais c’est aussi une autre façon de voir les personnes, et c’est réciproque je pense. Là quand vous voyez des élus, des personnes en responsabilité, l’échange est différent dans le sens où on se met à la portée de chacun. Des barrières tombent. Il n’y a pas une barrière qui est de se dire : « Oh c’est un élu » ou « oh c’est une personne qui a des responsabilités.... », non : vous allez vers Pôle emploi par exemple, vous parlez avec le directeur, nous à Bourges c’est une directrice, et c’est d’égal à égal. Ça fait tomber les barrières, ça détend l’atmosphère, ça décomplexe aussi je trouve. Cette démarche fait aussi travailler sur soi, sur sa relation avec soi-même, avec son relationnel ; cet engagement désinhibe, déstresse. On est davantage dans l’humain. Il y a un gain de confiance en soi et on se découvre des compétences. Aujourd’hui mon état d’esprit c’est ce gain de confiance. J’ai quitté mon emploi et après on s’imagine qu’on ne sait plus rien faire ; mais finalement on s’aperçoit qu’on a plein de compétences. Ça apporte beaucoup, par contre c’est très énergivore et demande beaucoup de temps : beaucoup de réunions, de présence : c’est difficile dans la longueur, on se rend compte que c’est long. En France pour monter un projet , pour arriver à du concret c’est long, ça peut être usant. Mais je tiens le coup— Nicolas