Bouffemont-Attainville-Moisselles (BAM) - Territoire
Le territoire de Bouffemont-Attainville-Moisselles (BAM) a été habilité le 15/04/2022. Au 1er janvier 2025, le CLE compte une entreprise à but d'emploi sur son territoire, opérant dans la transition écologique, la cohésion sociale ou encore le développement du tissu économique local.
De notre point de vue collectif, le dynamisme et l’engagement des partenaires est un facteur clef de réussite. Il importe de bien mobiliser les partenaires locaux pour l’emploi
Au moment de son habilitation, le comité local pour l'emploi estimait que 384 personnes étaient potentiellement concernées par la privation durable d'emploi sur son territoire
57 mois
C'est la durée moyenne de privation d'emploi pour les volontaires de l'expérimentation, à date
66 personnes
Sont sorties de la privation durable d'emploi en intégrant une entreprise à but d'emploi, à date
Les graphiques
Répartition des volontaires par type de privation d'emploi à date
Description
La privation d'emploi est dite durable lorsqu'une personne est depuis plus de 12 mois soit sans activité professionnelle soit en activité professionnelle mais de manière précaire (contrats courts, volumes horaires faibles subis…).
3 types de privation d'emploi sont ainsi reconnus sur la base de l'expérimentation menée par les territoires zéro chômeur de longue durée :
La privation totale d'emploi
La privation partielle d'emploi
La privation régulière d'emploi.
Répartition des volontaires par âge et par genre sur le territoire
Description
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
La privation durable d'emploi peut toucher toute personne, peu importe son genre, son âge, son handicap, son niveau de qualification, son origine…
La privation d'emploi n'est pas seulement due à des caractéristiques individuelles, mais également à la structuration du marché du travail sur son territoire. La privation durable d'emploi désigne la situation d'une personne dans un contexte donné.
Pour des raisons de confidentialité, les données de ce graphique sont agrégées, par groupe de 5 salarié·es.
Répartition des volontaires en fonction de leur parcours, en 2023
Description
Répartition des volontaires de l'expérimentation en fonction de leur parcours au sein et hors de l'expérimentation. Soit ils sont sortis de la privation d'emploi suite à une embauche en entreprise à but d'emploi, soit ils sont sortis de la privation d'emploi via une autre structure, soit ils sont sortis de la liste des volontaires.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Effectifs par entreprise à but d'emploi sur le territoire
Description
Répartition des volontaires sortis de la privation d'emploi selon l'entreprise dans laquelle ils ont été embauchés.
Les volontaires sont des personnes qui se sont portées volontaires auprès du comité local pour l'emploi pour obtenir un travail et qui ont été reconnues personnes privées durablement d'emploi.
Le bilan du territoire
Retrouvez ci-dessous le bilan de l'expérimentation raconté par ses membres.
Réelle opportunité, cette aventure humaine passionnante mais tumultueuse a offert une nouvelle vitalité au territoire, et méritait d’être tentée et soutenue malgré des déconvenues liées au difficile rapprochement d’objectifs généraux et généreux avec la réalité de notre territoire.
Cette expérimentation « généreuse » est née d’une volonté citoyenne collective de quatre bénévoles fondateurs, engagés, rêveurs, qui y ont cru et y ont mis toute leur énergie. Ils ont convaincu les élus locaux avant de solliciter l’habilitation auprès du Fonds d’expérimentation. Grâce à leur sens du contact, ils ont impulsé l’adhésion d’une équipe projet, de mécénats de compétences et de bénévoles PPDE et non-PPDE (Personnes Privées Durablement d’Emploi).
Notre territoire, constitué de trois villes (env. 10.000 habitants) de l’entre-deux, mi-urbain mi-rural, est agréable. Il dispose de lignes de transport et d’un nœud routier, mais de peu d’emplois et d’un manque de diversité d’employeurs (davantage de services). Il bénéficie d’un tissu de partenaires locaux et d’associations dynamiques. Malgré un premier refus d’habilitation, le collectif ne s’est pas découragé et a poursuivi la démarche de déploiement du droit à l’emploi. Si nous zoomons sur le profil des PPDE volontaires rencontrés au fil du projet (34,7% âgés de 45 à 54 ans, 57,9% de femmes et 23,16% personnes Bénéficiaires de l'Obligation d'Emploi de Travailleurs Handicapés (BOETH)), une bonne partie n’était pas connue auparavant de ses partenaires locaux pour l’emploi. La majorité des PPDE aujourd’hui en emploi tient et s’accroche. Les défis à relever s’annoncent encore nombreux. La confiance initiale de la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS), de l’agglomération Plaine Vallée et du Conseil Départemental et la salutaire participation des mairies a permis au fil du temps de poser les fondements de ce projet ambitieux, mais les limites de ce que nos partenaires pouvaient proposer ont été atteintes et leur engagement associé à leur solide soutien ne sauraient suffire sans la mobilisation supplémentaire d’acteurs influents.
De notre point de vue collectif, le dynamisme et l’engagement des partenaires est un facteur clef de réussite. Il importe de bien mobiliser les partenaires locaux pour l’emploi, avec plus particulièrement la présence des conseillers France Travail. Il semble également important de constituer différents comités et groupes de travail, telles que les commissions Parcours et Emploi (permettant collectivement de déterminer l’éligibilité des nouveaux PPDE volontaires), à fréquence régulière et d’avoir la garantie du soutien des municipalités, par exemple pour une gratuité des locaux, qui apparaît incontournable dans un secteur dépourvu de friches industrielles et à forte pression locative. Une bonne écoute des acteurs entre eux est indispensable pour permettre la réussite du projet. La définition du rôle de la commission Parcours et Emploi au sein de l’Entreprise à But d’Emploi (EBE) doit être bien clarifiée d’emblée et ne doit être ni questionnée ni remise en question.
Les partenaires locaux pour l’emploi se disent satisfaits d’avoir ce projet sur un territoire ainsi qu’un nouvel outil à disposition (pour les Bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (BRSA), notamment). C’est une opportunité pour développer des sujets d’emploi différents, pour réduire le nombre de personnes sans emploi et une forme d’exemplarité pour les PPDE qui hésitent encore à se lancer. BAM ES (EBE du territoire de Bouffemont-Attainville-Moisselles), dont l’impact environnemental est indéniable, limite les coûts sociaux et sociétaux. Nous estimons à près de 179 000 euros le coût évité total en Allocation d’Aide au Retour à l'Emploi (ARE), Allocation de Solidarité Spécifique (ASS), et RSA sur notre territoire depuis le début du projet. En employant 52 salariés, BAM ES permet une baisse du nombre de personnes privées durablement d’emplois. Ce sont d’autant moins de personnes laissées au bord de la route. Les embauches génèrent une exemplarité pour les PPDE qui ne travaillent pas encore (ils se disent : « c’est possible », « c’est vrai », « j’y vais »). Quant aux salariés anciens PPDE, ils reprennent confiance en eux, acquièrent un nouveau statut social et avec leur contrat de travail en Contrat à Durée Indéterminée (CDI), ils peuvent louer un logement, faire des démarches administratives, etc… Le projet augmente le dynamisme général sur le territoire. Les services proposés aux habitants, aux bailleurs sociaux et aux collectivités sont perçus comme utiles, notamment avec les boutiques qui créent du lien entre les citoyens et permettent aux habitants d’échanger avec les salariés (BAM ES est connu !).
S’il était évident que la mise en œuvre de ce projet vivant rencontrerait beaucoup d’obstacles, il y en a eu plus que prévu. Perçu d’emblée comme « utopique », « flou » et « inhabituel », il nécessite continuellement des efforts pour une communication « grand public » simple, efficace, percutante et positive vers les habitants. A ce stade nous identifions :
- L’ «engagement collectif vers l’emploi », la « beauté de l’expérimentation », ont buté sur des mentalités décrites par certains comme « pas forcément les bonnes ».
- Le projet s’est progressivement éloigné de ses objectifs initiaux et des fondamentaux de TZCLD face à des difficultés spécifiques : s’il y a eu une forte mobilisation des PPDE au démarrage, il reste à mettre en place une bonne organisation du travail, un fonctionnement fluide dans l’EBE, et une bonne communication interne, avec des formes durables de participation permettant d'inscrire l’engagement des salariés dans la durée, conformément à l'esprit du projet.
- En région parisienne la pression locative, la rareté et le coût de certaines compétences d’encadrants ou de responsables viennent grever un chiffre d’affaires contraint par la supplémentarité.
- La volonté d’exhaustivité (proposer un emploi à tous les PPDE) doit être partagée par tous et de la même façon.
- L’augmentation rapide du nombre de salariés a imposé un rythme d’intégration qui a pu brusquer l’entreprise et les équipes existantes.
- Certains salariés se sont sentis stigmatisés, en raison des choix d’activités au sein de l’EBE :
« On fait le travail que les autres ne veulent pas faire » et les partenaires se demandent s’ils ont
« manqué quelque chose en termes d’utilité sociale».
Sans céder au découragement, les équipes et les partenaires cherchent « comment faire mieux ». Une mise en emploi davantage accompagnée s’impose, avec la création de sous-groupes de travail avec les salariés (très bien accueillie) et une visibilité des emplois créés et des actions pour un bien commun grand public perceptible par les habitants (dans un esprit de valorisation des salariés). Il faudra une moindre « naïveté » sur le mode de fonctionnement et des choix difficiles deviendront nécessaires.
Notre bilan collectif décrit comme « mitigé », appelle à « une véritable prise de recul » et à une souhaitable révision des attendus de l’expérimentation, qui revêt toujours l’apparence d’une utopie, pour notre territoire. La troisième loi d’expérimentation est très attendue, car elle pourrait permettre des améliorations qui apporteraient les conditions de la pérennisation des dispositifs existants afin de maintenir l’emploi. Faisant partie des territoires à forte pression locative, notre territoire émet des attentes concernant une meilleure couverture par le dispositif en matière de financement de locaux permettant l’accueil des salariés dans des conditions correctes. Il serait également utile de mieux prendre en compte financièrement une importante part des charges afférentes au recrutement d’un encadrement intermédiaire en nombre suffisant et d’une Accompagnatrice Socio Professionnelle pour réduire la pression et les contraintes liées au fort besoin en accompagnement des équipes de salariés extrêmement fragilisés par la privation durable d’emploi. Par ailleurs, il s’agirait, selon nous, de favoriser une montée en charge plus lente du nombre de salariés à accueillir, et de garantir un maintien du niveau de Contribution au Développement de l’Emploi (CDE) alloué sans diminution pendant la durée du projet.
Localisation
Bouffemont-Attainville-Moisselles (BAM) est un territoire de type urbain qui s'étend sur 13 km². En 2019, sa population était estimée à 8 800 habitants.
Source : Dares, Portrait des territoires de l'expérimentation "Territoires Zéro Chômeur de longue durée". 10 Octobre 2024