Vannes secteur de Ménimur - Territoire

L'expérimentation sur le territoire de Vannes secteur de Ménimur, c'est une belle opportunité pour le territoire en faveur des exclus de l'emploi qui engage les acteurs locaux, met en mouvement pour trouver des solutions pour l'emploi pour tous et répond aux besoins du territoire. C’est aussi des Personnes Privées Durablement d’Emploi (PPDE) qui retrouvent confiance, dignité et osent prendre la parole pour préparer leur avenir.

Une initiative citoyenne des habitants d'un quartier, à partir de la volonté d'une personne qui a su fédérer et convaincre autour d'elle. L'association des bénévoles, militants et engagés, a su mobiliser un partenariat politique autour du droit à l'emploi pour tous. Un porte-à-porte a permis très tôt d'aller à la rencontre des personnes privées d'emploi et de mieux connaître les besoins.

Les caractéristiques du territoire : - une forte culture associative et inter-asso, - un territoire multiculturel, - un territoire urbain, en partie en Quartier Prioritaire de la Ville (QPV), dans un bassin d'emploi proche du plein emploi, - une bonne connaissance des Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), mais qu'il faut toujours perfectionner. La connaissance des entreprises adaptées est à améliorer et à perfectionner. - des citoyens engagés avec un investissement sur le long terme, - un partenariat institutionnel et politique fort : Ville, Etat, Agglomération, Région, Nov'ita ainsi que les SIAE (toujours à consolider), - une coopération et structuration  de l'équipe projet : ville/association au service de TZCLD, - de larges missions de l'équipe projet à l'animation du territoire : institutionnels, politiques, entreprises, associatives, ... - un intérêt commun des différents partenaires du Comité Local pour l’Emploi (CLE) : participation des membres aux différentes commissions, - un territoire restreint  qui va chercher toutes les ressources internes et externes pour la création d'une Entreprise à But d’Emploi (EBE). Parallèlement, ce qui pourrait être amélioré : - un engagement plus concret des collectivités, - une meilleure coordination des acteurs institutionnels et des partenaires, - le financement de l'équipe projet.

Les facteurs clefs de réussite : - l'état d'esprit : croire que c'est possible, croire en l'utopie, - la méthodologie utilisée : participative. Avec la façon de travailler sur le dossier d'habilitation, Nov'ita est en haut de l'échelle de la participation de Hart/Arnstein, - l'adaptation des acteurs, - le parcours d'accompagnement des PPDE, adapté à chaque situation, - la formation préalable à l'embauche des futurs salariés de l'EBE, - le suivi et l’accompagnement des personnes, - l’engagement des PPDE dès l'origine dans Nov'ita et dans des commissions, - la notoriété de Nov'ita sur le territoire, - l'ouverture d'esprit à un public spécifique avec des parcours chaotiques, - le regard particulier posé sur la privation d'emploi, - la temporalité de l'accompagnement adapté à chacun, - l’écoute de chacun et des situations particulières, - la présence dans le quartier, - les partenariats associatifs en dehors de la problématique de l’emploi, - le partenariat avec les acteurs de l'emploi, - le co-portage : ville/Nov’ita, - la mobilisation des acteurs et des partenaires locaux, - l'ouverture d'esprit des porteurs du projet, - l'animation des trois commissions par délégation du CLE : commission parcours, commission activité, commission exhaustivité. Pistes d’amélioration : - l'implication des entreprises locales,  le lien avec les entreprises, la difficulté d'identifier le lien entre un besoin de territoire et sa traduction en chiffre d’affaires pour l’EBE, - l'accompagnement psychologique des PPDE ou des salariés de l’EBE, - le soutien des collectivités pour les locaux, - la recherche de financement, - la communication.

Les impacts de la création de l’EBE sur le territoire : - des activités qui relient les habitants ( magasin, conciergerie ) et qui sont  utiles au territoire, - des offres et des services solidaires, - la réponse  à des besoins en proposant des prestations qui ne sont pas déjà proposées par d'autres entreprises du territoire, - la reprise de confiance des personnes, - la dynamisation du territoire, économiquement parlant, - la fierté des habitants à travailler, à se sentir utiles, - la création d'emplois et de valeurs humaines et économiques, - des prestations non-concurrentielles, solidaires et utiles, - la dynamisation des partenariats entre les acteurs, - la revitalisation de la dynamique associative du quartier.

Les éléments positifs remontés sont majoritairement liés à l'EBE, qu'il s'agisse du nombre d'embauches et donc de la création d'emplois, de la montée en compétences des salariés, de la rupture de l'isolement et donc du lien social que l'emploi génère et les autres effets bénéfiques constatés : reprise de confiance des personnes, sentiment d'utilité, sentiment d'être considéré etc. La synergie entre l'équipe projet et l'EBE est également soulevée comme point positif et comme facteur clef du projet. Les difficultés ou points à améliorer sont de 3 ordres principalement: - D’une part, la communication et la visibilité relative au projet au global comme solution d'emploi pour les personnes (que ce soit directement ou par l'intermédiaire des partenaires à l'emploi), en s'appuyant notamment sur les résultats obtenus au fur et à mesure; et d'autre part relative à l'EBE et aux services proposés qui doivent être connus et identifiés afin d'être développés commercialement et donc, créer encore davantage d'emplois. - L'encadrement et l'accompagnement des salariés en EBE, car les problématiques des personnes ne disparaissent pas d'elles-mêmes avec la situation d'emploi. De plus, la montée en effectifs se fait rapidement et nécessite de l'adaptation permanente de la part des EBE. Par ailleurs, pour une partie des personnes, l'EBE n'est qu'une étape dans leur parcours professionnel. Pour elles, comment l'EBE sert le projet professionnel ? - L'articulation avec l'existant, à la fois sur le plan des acteurs économiques en incluant les SIAE ou sur le plan politique avec plusieurs approches et/ou dispositifs qui coexistent et qui représentent des coûts pour les collectivités et parfois la nécessité d'arbitrer, de prioriser. Les collectivités (Etat et locales) ont un rôle capital dans la réussite de l'expérimentation, que ce soit sur le financement à la fois des EBE et de l'équipe projet, mais aussi pour soutenir politiquement et concrètement l'expérimentation (aide à la recherche de locaux, sollicitation des EBE sur des services, fabrications, etc).

Les attentes vis-à-vis de la troisième loi : - une loi qui permette de renforcer les partenariats, - une loi qui permette d'ouvrir plus encore le champ des possibles dans les parcours des personnes, qui ouvre des passerelles et qui permette d'essayer, - une loi qui permette encore d'inventer et d'expérimenter, d'adapter les méthodes de travail aux territoires, - une loi qui permette la création et  l'adaptation des emplois aux capacités des personnes, - une loi qui pérennise, qui sécurise et qui donne les moyens pour que chaque personne volontaire à l'emploi puisse y accéder, - une loi qui s'ouvre à d'autres territoires.