
— Virginie Carolo-LutrotC’est Marie-Françoise Loison, vice-présidente du CLE qui m’a convaincue de l’importance de cette démarche. Depuis toujours elle connait mon appétence et elle m’a fait prendre conscience de l’utilité de l’expérimentation. Elle m’a dit : “viens voir Laurent Grandguillaume à Paris”. Nous avons discuté avec tous les interlocuteurs et les territoires qui se positionnaient, et j’ai trouvé ça génial. Avec ce projet, nous redéfinissons les fléchages financiers liés à la privation d’emploi vers les entreprises à but d’emploi. Nous n’avons pas été retenus la première fois, nous avons été déçus car nous considérions avoir une expérience particulière sur toutes les activités qui ne relèvent pas du privé. Je me suis dis qu’avec un territoire comme le nôtre, il fallait absolument qu’on y aille. Mais le temps d’attente n’a pas été inutile, le travail réalisé auprès des volontaires leur a permis de trouver de l’emploi avant même que l’expérimentation soit lancée ! L’économie sociale et solidaire devait déjà se développer avec SoliSeine. Nous sommes un aspirateur à projets, alors rajouter l’EBE ne pouvait qu’être en cohérence avec nos actions. Mon rôle c’est d’être garante, de m’assurer que Territoire zéro chômeur, l’expérimentation et l’EBE restent à leur place, pour ne pas être en friction avec les entreprises ou d’autres services publiques ou les associations caritatives. C’est pourquoi, nous sommes très attentifs aux résultats de ceux-ci. Avant d’être satisfaite, je suis très fière, que sur un territoire comme le nôtre avec notre réputation, on se soit lancé dans cette expérimentation. C’est une vraie réussite, d’autant plus que la question de l’emploi féminin, spécificité de notre territoire, me touche. Maintenant, il nous faut penser au renouvellement des salariés au sein de l’EBE, pour pouvoir accompagner un maximum de personnes et les activités ne sont pas multipliables à l’infini. Au début du projet, il y avait 250 personnes qui étaient considérées comme des personnes privées durablement d’emploi à Port Jérôme sur Seine et notre entreprise ne peut atteindre 100 personnes maxi. Notre plus grande réussite : Ne plus avoir aucun salarié à l’EBE, car nous aurions trouvé, quelque part, des solutions pour tous dans l’emploi traditionnel. Et j’ai hâte, personnellement, qu’ils deviennent autonomes, et de fêter leurs pots de départ...